Pierre Mendès France a
toujours eu le souci de tisser, d’abord, et de maintenir, ensuite, le lien créé
par l’homme politique et l’électeur. S’il était un fervent défenseur du scrutin
d’arrondissement, comme on disait alors, c’est bien parce que ce système oblige
l’élu à demeurer en contact permanent avec la base qui l’a choisi et aussi
parce que le scrutin proportionnel fait une part trop belle aux partis c’est-à-dire
aux appareils politiques et leurs apparatchiks. Jamais Pierre Mendès France n’a
été inféodé à une ligne qui l’aurait mis en contradiction avec ses convictions.
Lorsqu’il devient Président
du conseil en 1954, placé là par une majorité parlementaire pour régler le
problème indochinois qu’il est le seul à pouvoir surmonter, Pierre Mendès
France inaugure ce qui, pour l’époque, sera original et novateur : « Les
causeries du samedi » à la radio. La télévision ne deviendra en effet média de
masse que dans les années soixante. Il précise qu’un responsable de
gouvernement se doit de justifier et d’expliquer sa politique puisqu’au fond, s’il
est là où il est, c’est par la grâce du suffrage universel et qu’il a des
comptes à rendre.
C’est peu dire que certains
parlementaires ont mal vécu ce souci de démocratie participative avant l’heure.
Ils furent un certain nombre à déplorer que le chef du gouvernement passe en
quelque sorte, au-dessus des assemblées pour assumer ses choix, les commenter
et évoquer les projets en cours. Dans l’esprit de Pierre Mendès France, il n’y
avait aucunement la volonté de dessaisir le Parlement de ses prérogatives. Son
but était simple : intéresser les Français(e)s à la vie publique, leur
expliquer avec pédagogie les différentes politiques conduites dans tous les
domaines de l’action : l’économie, la science, les relations
internationales, les institutions, la culture, sans oublier le progrès social
au cœur de la politique mendésiste. Le mot progrès est un mot que PMF utilisait
souvent. Il alliait progrès technique et scientifique, progrès démocratique, le
tout au service de l’intérêt général.
Le 17 juin prochain, l’Institut
Pierre Mendès France, en collaboration avec la Fondation Jean Jaurès, l’INA et
les Archives nationales, organise une journée consacrée à « Mendès France parle
aux Français. » Toutes les personnes intéressées par la vie politique et plus particulièrement
par l’action de l’ancien maire de Louviers ont la possibilité de s’inscrire à
cette journée. Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, à la
demande de Bruno Questel, député de Louviers, a accepté de mettre à disposition
de l’Institut Mendès France la salle Victor Hugo qui peut accueillir plusieurs
dizaines de personnes.
Je publie ci-contre le
programme de cette journée. On remarquera que l’action locale de Pierre Mendès France
n’est pas négligée. Des intervenant(e)s de qualité aborderont les principaux
chapitres d’une courte histoire que la mémoire nationale ne cesse de cultiver. Avec raison car les temps expriment la rareté du politique « possible », surtout à gauche.
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