Pour la droite et l’extrême
droite — et sans doute pour nombre de Français qui ne voient pas plus loin que
le bout de leur nez — on n’intervient pas (même si on le peut) quand des
citoyens prennent des risques « inconsidérés ». On les abandonne à leur triste
sort et on « prie » pour que le hasard ou la bonne fortune les délivrent un
jour, deux mois, quatre ans ou jamais après leur capture. On peut tout aussi
bien les retrouver morts !
Pas question de nier les
conseils du quai d’Orsay qui, chaque jour, actualise les zones du monde en
fonction des dangers encourus. Le Bénin dans son ensemble est classé orange
(zone à risques) et le nord de ce pays en rouge, donc totalement déconseillé
aux touristes. Les deux Français, dont l’un originaire d’Orsay et musicien, ont
ignoré ces conseils de prudence, ils n’ont écouté que leur désir de découverte (programmé
depuis de semaines) au cours d’un safari organisé avec un chauffeur local. En
cela ils sont irresponsables. Leur chauffeur a été tué sur place tandis que les
deux Français étaient conduits au Burkina Faso où ils ont rejoint deux autres
otages, une Américaine et une sud Coréenne. Elles furent les surprises des
commandos chargés de délivrer nos ressortissants. Au lieu de deux otages, ils
en ont libéré quatre !
Heureusement, les
commentaires autorisés et spécialisés insistent sur les missions humanitaires
des armées françaises même en zone de guerre. Quand le chef d’état major
propose au président de la République d’approuver un plan d’intervention, il le
fait en toute connaissance de cause mesurant les avantages et les risques
inhérents à toute intervention armée. Emmanuel Macron a dit oui au sauvetage
des otages et il a eu raison. Ce qui n’empêche évidemment pas chacun d’entre
nous de rendre hommage à l’abnégation, au courage des deux hommes décédés et de
partager le chagrin de leurs familles.
Contrairement à beaucoup, je
pense qu’il est satisfaisant de savoir qu’on peut compter sur des hommes et
femmes politiques responsables ainsi que sur des militaires entraînés et
compétents. La France s’honore de disposer de forces professionnelles aptes à
intervenir dans ces endroits du monde où la loi n’existe pas et où seuls les
trafics, les rançons, les menaces ont libre cours.
Un ancien chef des commandos
expliquait ce matin que les gendarmes du peloton de gendarmerie de Haute
Montagne ne se posent pas de questions quand il s’agit de sauver des alpinistes
en danger de mort. Ils ignorent qui ils sont. Un seul sentiment les
anime : sauver des vies…parfois au péril de la leur.
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