12 mai 2019

La libération des otages français au Bénin ne devrait pas causer de polémique politicienne

Si un jour la droite et l’extrême droite accèdent au pouvoir en France, les éventuels otages des groupes terroristes — Ils n’en manque pas dans le monde — doivent savoir que s’ils ont été imprudents, irresponsables, inconscients, l’armée française restera l’arme au pied et ne tentera rien pour les récupérer ou les sauver. Cette théorie est actuellement répandue sur les ondes après que le président Macron a donné son feu vert à une intervention des forces spéciales au Burkina Faso là où deux otages français étaient prisonniers en attente d’être transférés au Mali dans les mains de terroristes plus aguerris et plus dangereux.
Pour la droite et l’extrême droite — et sans doute pour nombre de Français qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez — on n’intervient pas (même si on le peut) quand des citoyens prennent des risques « inconsidérés ». On les abandonne à leur triste sort et on « prie » pour que le hasard ou la bonne fortune les délivrent un jour, deux mois, quatre ans ou jamais après leur capture. On peut tout aussi bien les retrouver morts !
Pas question de nier les conseils du quai d’Orsay qui, chaque jour, actualise les zones du monde en fonction des dangers encourus. Le Bénin dans son ensemble est classé orange (zone à risques) et le nord de ce pays en rouge, donc totalement déconseillé aux touristes. Les deux Français, dont l’un originaire d’Orsay et musicien, ont ignoré ces conseils de prudence, ils n’ont écouté que leur désir de découverte (programmé depuis de semaines) au cours d’un safari organisé avec un chauffeur local. En cela ils sont irresponsables. Leur chauffeur a été tué sur place tandis que les deux Français étaient conduits au Burkina Faso où ils ont rejoint deux autres otages, une Américaine et une sud Coréenne. Elles furent les surprises des commandos chargés de délivrer nos ressortissants. Au lieu de deux otages, ils en ont libéré quatre !
Heureusement, les commentaires autorisés et spécialisés insistent sur les missions humanitaires des armées françaises même en zone de guerre. Quand le chef d’état major propose au président de la République d’approuver un plan d’intervention, il le fait en toute connaissance de cause mesurant les avantages et les risques inhérents à toute intervention armée. Emmanuel Macron a dit oui au sauvetage des otages et il a eu raison. Ce qui n’empêche évidemment pas chacun d’entre nous de rendre hommage à l’abnégation, au courage des deux hommes décédés et de partager le chagrin de leurs familles.
Contrairement à beaucoup, je pense qu’il est satisfaisant de savoir qu’on peut compter sur des hommes et femmes politiques responsables ainsi que sur des militaires entraînés et compétents. La France s’honore de disposer de forces professionnelles aptes à intervenir dans ces endroits du monde où la loi n’existe pas et où seuls les trafics, les rançons, les menaces ont libre cours.
Un ancien chef des commandos expliquait ce matin que les gendarmes du peloton de gendarmerie de Haute Montagne ne se posent pas de questions quand il s’agit de sauver des alpinistes en danger de mort. Ils ignorent qui ils sont. Un seul sentiment les anime : sauver des vies…parfois au péril de la leur.
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