Ah ces centristes, ils sont
extraordinaires. Le prototype de cette branche politicienne me paraît être ce
M. Lagarde qui préside l’UDI, parti auquel appartient le maire de Louviers,
François-Xavier Priollaud. Il pourrait dire comme Jules Renard : « une fois que ma décision est prise, j'hésite longuement. » Pendant des jours et des jours, M. Lagarde exhorte
le parti LR à changer son candidat à la présidentielle tant il est frappé
d’indignité et propose pour le remplacer tantôt Alain Juppé, tantôt jean-Louis
Borloo. Mais les faits sont têtus et Fillon résiste à la tempête. Chez les
Républicains, après un week-end calamiteux au cours duquel a été dit tout et
son contraire, quand Sarkozy fixait ses conditions à la candidature de Juppé
tout en soutenant Fillon en sous-main, Gérard Larcher a finalement sifflé la
fin de la récréation en déclarant : « l’incident est clos, tous derrière
Fillon ! » Lequel les avait tous roulés dans la farine car le fils du
notaire de Sablé avait plus d’un tour dans son sac.
Jean-Christophe Lagarde est le prototype des centristes. |
Face à cette adversité —
étant entendu que M. Lagarde a annoncé la défaite assurée avec Fillon — qu’a
dit le conseil national de l’UDI, réuni l’autre soir à Paris pour
trancher : « l’accord pour la
législatives entre l’UDI et LR tient toujours ». Ils sont prudents ces
centristes surtout pour conserver quelques circonscriptions. Quant à la
présidentielle ils sont impatients de lire les nouvelles propositions de
Fillon ! Autrement dit, il
est urgent d’attendre. En fait, l’UDI va demeurer en retrait de la campagne
avec des initiatives individuelles locales variables et attendre le soir du premier
tour de la présidentielle pour se positionner en faveur du candidat qui
affrontera « la Poison » (1), je veux dire Marine Le Pen si les sondages se
confirment.
L’UDI ne sera pas la seule à
patienter puisque nombre de socialistes sont dans le même cas. Les ultimes
sondages de la campagne permettront aux uns et aux autres de se déterminer non
pas tant par rapport à un projet mais surtout par rapport à celui ayant le plus
de chances de battre Marine Le Pen. Bertrand Delanöé, ancien maire de Paris,
s’est déclaré, dès hier, en faveur d’Emmanuel Macron, le programme de Benoît
Hamon ne lui convenant pas. Il a le mérite de la franchise et de se déterminer
clairement. Lui ne volera pas au secours de la victoire. Quand on dresse le
bilan de ces derniers jours, qui peut avoir envie de soutenir François Fillon un
candidat dont la principale qualité semble bien être l’entêtement et
l’aveuglement de la passion sinon le noyau dur de plus en plus rabougri.
(1) L’expression n’est pas de moi mais de Karl Zéro hier matin
sur France Info.
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