Bernard Accoyer, secrétaire
général du parti Les Républicains, a présenté ses excuses au nom de son parti.
C’est bien le moins qu’il pouvait faire après la publication de la caricature, hier, pendant plusieurs heures, sur le site de son parti. Nous n’avons
pas encore entendu François Fillon mais j’imagine qu’il a d’autres chats à
fouetter que de s’inquiéter de l’image d'un parti…à la dérive.
Car l’émotion a été grande
après la publication de cette caricature rappelant, comme l’a bien dit Alexis Corbière,
de la France Insoumise, les années 30. C’était l’époque où les membres des
ligues fascistes et des journaux d’extrême droite demandaient la mort pour Léon
Blum et préparaient la grande manifestation du 6 février 1934, jour choisi pour
renverser la République et mettre à bas la gueuse, le «système» républicain. Déjà, le système !
La violence verbale et
physique était partout. Les insultes succédaient aux injures et il fallait être
solide, bien charpenté, pour faire preuve d’engagement à gauche au service de la
démocratie. Ces journées de février 1934 montraient le vrai visage d’une extrême
droite rejointe par la droite extrême. En sommes-nous là aujourd’hui ? La
question mérite d’être posée quand on lit que 38 % des électeurs de François
Fillon ont l’intention, s’il n’est pas qualifié pour le second tour, d’apporter
leurs suffrages à Marine Le Pen. La barrière morale, éthique, idéologique qu’incarnent
les vrais gaullistes ou encore Chirac et Juppé, est en train de céder.
Notre république est donc à
un tournant de son histoire. Trump et Farage (aux USA et en Grande-Bretagne)
apportent la preuve que les mensonges quotidiens et les attaques contre les
journalistes (1) sont susceptibles de faire une majorité. Le fascisme rampant a
toujours existé en France. Il n’y a qu’à lire Paxton et mieux connaître notre
passé. Certes et « même si le ventre est toujours fécond d’où a surgi la bête
immonde » (2) il se trouvera toujours des millions de Français, de droite et de gauche,
surtout, pour résister et combattre des idées nauséeuses. Finalement, la
publication de cette caricature a le mérite de mettre au jour des sentiments
que généralement, on a honte d’afficher publiquement. La LICRA (3) prépare une
charte éthique et politique qu’elle va soumettre aux candidats à l’élection présidentielle.
On verra qui la signe et surtout qui refuse de l’approuver.
(1)
« journalopes »
« médiocrates » sont les insultes répétées dans les meetings de François Fillon
dont les frasques et les turpitudes sont narrées dans toute la presse.
(2) Citation de Bertold Brecht.
(3) La
Ligue
internationale contre le racisme et l'antisémitisme.
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