Denis Lepla. (photo JCH) |
Je l’avoue humblement, j’ignorais
à quel point le monde des enlumineurs et des scribes pouvait être aussi créatif
et imaginatif que le monde artistique actuel. Pour mettre en valeur les missels
et autres livres d’heures des évêques ou grandes familles nobles du Moyen-âge,
on fit appel à des dessinateurs, coloristes, peintres authentiques capables de
pratiquer l’art de la feuille d’or et de la scène de genre. Il a fallu les pillages
organisés dans les couvents, notamment, lors de la Révolution française, pour
que ces missels et livres enluminés puissent être soumis au regard des
profanes. (1)
Pour évoquer leur histoire
et faire découvrir ce monde merveilleux, la SED de Louviers avait invité Denis
Lepla, président de la société des Amis des monuments et sites de l’Eure. Sa présentation
consista à commenter les quelques missels et ouvrages détenus par la bibliothèque
municipale d’Evreux. Pas les missels eux-mêmes, évidemment, qui ne peuvent
sortir de leur lieu de conservation, mais les images projetées malgré quelques
petits soucis techniques sans gravité.
Les adhérents de la SED et
les personnes intéressées ont écouté religieusement — c’était de circonstance —
les propos de M. Lepla. Il sut rappeler l’origine de ces miniatures rendues
possibles grâce à des techniques précieuses qu’il s’agisse des liants, mordants
et autres colles sans oublier la qualité exceptionnelle de ces bandes dessinées
d’un autre âge évoquant la Passion du Christ, les anges et archanges, la
nativité, la Cène ou encore la Crucifixion. Que serait notre histoire sans le
purgatoire ou l’enfer ? Le paradis de Denis Lepla et le nôtre sans aucun doute.
(1) Les révolutionnaires n'avaient pas été les premiers à piller les églises, couvents et autres monuments religieux. Bernard Bodinier a rappelé comment Colbert et les siens avaient ouvert la voie.
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