20 janvier 2017

Huit milliardaires possèdent autant qu'une moitié de la population mondiale : Il ne manquait plus que Trump le cleptocrate !


Chaque année, le rapport d’Oxfam dresse un constat toujours plus accablant sur l’accumulation sans précédent des richesses entre quelques mains : la fortune de huit milliardaires correspond aujourd’hui à celle d’une moitié des habitants de la planète. « Il est temps de mettre l’économie au service des 99 % », dit l’ONG.

Des milliards de pauvres dans le monde. (AFP)
Vous avez bien lu : huit milliardaires possèdent autant que 3,2 milliards d’individus ! Mais que font-ils de tout cet argent puisqu’on n’imagine pas ces milliardaires jouer au loto ou manger cinq fois par jour ? Ces milliards, comment les ont-ils obtenus ? Par héritage, par un énorme succès dans le monde des affaires ? Ont-ils fraudé, trompé le fisc, utilisé des paradis fiscaux ? Combien de morts par accidents du travail ou de blessés physiquement ou psychiquement parmi les salariés des grands groupes qu’ils dirigent ou qu’ils font diriger ? Il serait banal de mettre en avant les centaines de millions de pauvres, de mal nourris de sous nourris ou de morts vivants victimes directes ou indirectes des agissements de ces super-fortunés ? Il serait également banal de lier comme le fait Noam Chomsky, le penseur américain, pouvoir de l’argent et pouvoir politique, à l’image d’un Donald Trump et de son gouvernement ploutocrate, cleptocrate plutôt, selon l’expression de Sylvie Laurent (1) mercredi soir sur Mediapart.

Comment notre monde peut-il supporter pareille injustice ? S’il est normal que des entrepreneurs audacieux et utiles à l’intérêt général en tirent des bénéfices personnels et collectifs, est-il admissible qu’il existe une telle disproportion entre les quelques hyper-privilégiés possesseurs de richesses immenses sous toutes leurs formes et ces milliards d’êtres humains, citoyens de pays émergents ou sous-développés souvent victimes des crises financières, économiques et sociales, des guerres, des coups d’états, des catastrophes climatiques ou humanitaires ou encore chômeurs en fin de droit.

Voilà pourquoi je ne regarderai pas, ce soir, à la télévision ; l’intronisation du nouveau président des États-Unis d’Amérique. Cet homme-là ne fait pas honneur à la démocratie. Il appartient à cette caste de milliardaires égoïstes, brutaux, vulgaires. Il n’a aucune culture, sauf celle de l’argent. D’éminents linguistes n’affirment-ils pas que les discours improvisés de Trump affichent un niveau de vocabulaire inférieur à celui d’un élève moyen de 6e ! Ce qui n’est pas blâmable en soi (tout le monde ne fait pas Saint-Cyr) devient un vrai handicap politique quand il s’agit de l’expression du président des États-Unis. En attendant, ses premiers décrets sont prêts : un mur avec le Mexique, la réouverture des mines de charbon, l’interdiction d’entrer aux Etats-Unis pour les citoyens de certains pays. Et le pire reste à venir.

(1) Sylvie Laurent est maître de conférences à Sciences Po Paris. Elle est spécialiste de l’Amérique. Pour elle, Trump et les siens sont au pouvoir pour « faire des profits ». Comme toujours. Elle affirme que les conflits d’intérêts ne sont pas réglés.

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