5 décembre 2016

Le referendum italien avec des tripes à la sauce Grillo mais l'espoir se lève à Vienne


Cet homme (au centre de la photo) a battu l'extrême droite à Vienne.
L’Italie a voté avec ses tripes. Des tripes à la sauce napolitaine puisque le Non au referendum d’hier a rassemblé les votes de l’extrême droite à l’extrême gauche. Il s’est même trouvé des membres du Parti démocrate de Mateo Renzi pour appeler à voter Non. Pourquoi parlai-je de tripes ? Parce que Beppe Grillo, le leader du mouvement cinq étoiles a osé proclamer au micro et donc publiquement la phrase suivante : « Je vous demande de voter avec vos tripes. Pas avec votre cerveau. » Car le cerveau est faible et plein d’idées toutes faites alors que les tripes, comme chacun sait, conduisent aux intestins et on sait comment cela finit. Quel homme délicat et élégant ce Grillo ! Vivement qu’on le voit à l’œuvre comme Premier ministre italien, surtout s’il est aussi bon et efficace que la maire de Rome ( !).

Voilà ce qu’est le populisme dans sa version la plus vulgaire et la plus méprisante pour le corps électoral. Voter avec ses tripes c'est oublier de réfléchir, dire non à tout, partout, tout le temps. Les populistes éructent, démolissent, salissent, abîment, détruisent. Là où un populiste passe, la démocratie ne repousse plus. Grillo, Le Pen, Wilder, Hofer, tous ensemble et chacun pris séparément tiennent le même discours : contre les élites, contre les gouvernants, hier contre les juifs, aujourd'hui contre les musulmans, contre les peuples eux-mêmes qui, parfois, leur prêtent la main en leur accordant leurs suffrages.

Heureusement, dans tous ces grands bouleversements, il arrive qu’une bonne nouvelle surgisse là où on ne l’attendait plus. A Vienne, par exemple, où un monsieur (écologiste soutenu par toute la gauche) de 72 ans, bien aidé par un réseau de bénévoles passionnés a battu le Le Pen autrichien à plate couture. 53,5 % contre 46,5%. Six points d’écart quand le premier tour avait placé l’extrême droite à quelques dixièmes de points de la victoire. Le pire n’est donc jamais sûr. Il faut, pour cela, de la conviction, de l’information et de la mobilisation. M. Alexander Van der Bellen, dans un contexte on ne peut plus difficile, a dominé de la tête et des épaules. Un grand inspirateur.

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