Cet homme (au centre de la photo) a battu l'extrême droite à Vienne. |
L’Italie a voté avec ses
tripes. Des tripes à la sauce napolitaine puisque le Non au referendum d’hier a
rassemblé les votes de l’extrême droite à l’extrême gauche. Il s’est même trouvé
des membres du Parti démocrate de Mateo Renzi pour appeler à voter Non.
Pourquoi parlai-je de tripes ? Parce que Beppe Grillo, le leader du
mouvement cinq étoiles a osé proclamer au micro et donc publiquement la phrase
suivante : « Je vous demande de
voter avec vos tripes. Pas avec votre cerveau. » Car le cerveau est faible
et plein d’idées toutes faites alors que les tripes, comme chacun sait,
conduisent aux intestins et on sait comment cela finit. Quel homme délicat et élégant
ce Grillo ! Vivement qu’on le voit à l’œuvre comme Premier ministre
italien, surtout s’il est aussi bon et efficace que la maire de Rome ( !).
Voilà ce qu’est le populisme
dans sa version la plus vulgaire et la plus méprisante pour le corps électoral.
Voter avec ses tripes c'est oublier de réfléchir, dire non à tout, partout, tout le temps.
Les populistes éructent, démolissent, salissent, abîment, détruisent. Là où un
populiste passe, la démocratie ne repousse plus. Grillo, Le Pen, Wilder, Hofer,
tous ensemble et chacun pris séparément tiennent le même discours : contre
les élites, contre les gouvernants, hier contre les juifs, aujourd'hui contre les musulmans, contre les peuples eux-mêmes qui, parfois,
leur prêtent la main en leur accordant leurs suffrages.
Heureusement, dans tous ces
grands bouleversements, il arrive qu’une bonne nouvelle surgisse là où on ne l’attendait
plus. A Vienne, par exemple, où un monsieur (écologiste soutenu par toute la
gauche) de 72 ans, bien aidé par un réseau de bénévoles passionnés a battu le
Le Pen autrichien à plate couture. 53,5 % contre 46,5%. Six points d’écart
quand le premier tour avait placé l’extrême droite à quelques dixièmes de points
de la victoire. Le pire n’est donc jamais sûr. Il faut, pour cela, de la conviction,
de l’information et de la mobilisation. M. Alexander Van der Bellen, dans un
contexte on ne peut plus difficile, a dominé de la tête et des épaules. Un
grand inspirateur.
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