28 mai 2015

On voit trop bien ce que cherchent les détracteurs de Marc-Antoine Jamet


Claude Roiron n'est pas responsable de la déroute du PS aux européennes.
Marc-Antoine Jamet est contesté à la tête de la fédération de l’Eure du Parti socialiste. Le principal reproche que lui font ses détracteurs tient en un mot : la défaite des candidats PS (pas partout) aux municipales, aux européennes et aux départementales dont ils le rendent responsable. C’est gonflé. C’est injuste. Disons-le : il s'agit d'une attaque prétexte. On a évidemment le droit de présenter sa candidature et souhaiter changer tel ou tel animateur. Alors, il ne faut pas attaquer les hommes ou les femmes mais exposer un projet, ouvrir de nouveaux chemins.

Je voudrais que ces détracteurs me citent un département normand où le PS a fait belle et bonne figure lors des dernières échéances ! Chaque observateur de la vie politique — et je la suis avec attention depuis 1965 — a constaté l’évolution du corps électoral avec une énorme abstention à gauche, d’une part, au cours des dernières années et la propension qu’ont les électeurs à sanctionner les majorités gouvernementales en place d'autre part. Les élections intermédiaires servent de défouloir et permettent aux citoyens d’exprimer leur mécontentement à moindres frais.

La colère de Martine Aubry, par exemple, après les municipales, n’était pas dirigée contre le premier secrétaire fédéral du département nord mais bien contre la politique conduite au plus haut niveau de l’état. C’est ainsi. Et quand Bruno Questel (l’un des opposants à MAJ) affirme que les candidats du Front national ont été choisis par les électeurs(trices) alors qu’ils sont parfaitement inconnus au bataillon et n’ont fait campagne que sur le nom de Le Pen, il apporte de l’eau au moulin de Marc-Antoine Jamet en prouvant que ce ne sont ni les campagnes électorales ni la notoriété des impétrants qui garantissent le succès. Aujourd’hui les mouvements d’humeur des électeurs sont brutaux et violents. C’est une nouvelle donnée dans le débat public.

La campagne des élections régionales qui se profilent va-t-elle nous donner l’affligeant spectacle de socialistes en guerre les uns contre les autres ? Les précautions oratoires de Nicolas Mayer-Rossignol, président sortant, affirmant qu’il serait le seul responsable du résultat de décembre prochain devrait mettre à l’aise les têtes de listes départementales et encourager les dissidents éventuels à bien calculer leur coup. Imagine-t-on un premier secrétaire fédéral de l’Eure désavoué par les militants et occuper la tête de liste destinée à empêcher M. Morin de se servir de la région ? Comment convaincre les citoyens si on n’est pas apte, d’abord, à obtenir une majorité parmi les siens ?

Marc Antoine Jamet présente un avantage énorme : il se situe à un très bon niveau et a de l’entregent. « Son » bilan électoral n’est pas bon mais est-ce vraiment le sien ? Ne s'agit-il pas plutôt du bilan de la majorité parlementaire suiviste et aux ordres de Manuel Valls ? J’ai indiqué sur ce blog, il y a deux jours, pourquoi les partis avaient la vie dure. Celle du PS ne l’est pas moins. Raison de plus pour se priver des psychodrames de seconde zone dans un département difficile pour la gauche.

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