27 mai 2015

La FIFA aux prises avec des fafiots de fieffés coquins


Une banque genevoise.
L’événement de la journée est évidemment l’arrestation en Suisse de personnes soupçonnées d’avoir contribué à un vaste système de corruption au sein de la Fédération internationale de football. Alors que Sepp Blatter (1) va rempiler à la présidence (élection vendredi) sauf «accident», on découvre — la justice américaine notamment — que des administrateurs de la FIFA ont reçu des pots de vin et bénéficié d’avantages matériels en échange de l’octroi de compétitions internationales.

Depuis que la Qatar s’est vu attribuer la coupe du monde 2022 (en plein été d’abord puis en hiver ensuite) des rumeurs insistantes circulent prétendant que des pots de «pétrole» (en espèces) ont été versés sur des comptes n’ayant rien à voir avec les salaires ou les émoluments habituels des titulaires. Le manège aurait vingt ans d’âge comme certains vieux Portos qu’on avale d’un trait.

Et alors ? Rien de nouveau sous le soleil. Là où il y a de l’argent, beaucoup d’argent, il y a souvent beaucoup de magouilles et encore plus de corruption. Pour qu’il y ait corruption, il faut un corrupteur, celui qui paie, et un corrompu, celui qui reçoit. Quand celui qui paie est si riche qu’il peut tout se permettre celui qui reçoit n’hésite pas à tordre le coup aux règles, à l’équité, à la transparence. Car là est le problème de la FIFA : rien n’est transparent et comme tout le monde le sait, beaucoup se servent ou se sont servis impunément. Le montant des droits télévisés est tel que la FIFA possède une trésorerie si opulente qu'elle ne sait plus quoi faire de son argent. Mais comme on est en Suisse, et à Genève, l’imagination ne manque pas de ressources.

Si le monde du football sent mauvais, il n’est pas le seul. Prenez M. Guéant. Il va être traduit devant un tribunal correctionnel pour avoir touché des espèces normalement dévolues à des policiers de terrain en rétribution d’activités clandestines ou dangereuses. L’ancien ministre de l’Intérieur a confondu l’argent à but collectif et son argent propre.

Un mot pour terminer. L’indice des fonctionnaires sera encore gelé cette année. Depuis 2010, les fonctionnaires ne sont plus augmentés sauf ceux et celles qui montent en grade ou changent d’échelon… c’est ce qu’on appelle le glissement vieillissement technicité. Les autres peuvent attendre. Cinq ans sans augmentation du pouvoir d’achat ! Qui dit mieux. Marylise Le Branchu a eu le mot de la fin : « plus que d’argent, les fonctionnaires ont besoin de reconnaissance. » Je propose qu’elle soit nominée par le jury du concours des mots d’humour de l’année 2015. Même si on rit jaune.

(1) Le président de la FIFA ferait actuellement pression sur les délégués pour qu’ils repoussent l’élection, prévue vendredi, à une date ultérieure.

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