Communiqué du bureau fédéral de l'Eure du PS à l'occasion du second tour des élections départementales :
« La
nationalisation de la campagne a probablement permis de contenir la progression
du Front National et, sur certains points de notre territoire, à l’inverser par
rapport au score qu’il avait obtenu lors du dernier scrutin européen. Il faut s’en
féliciter. Toutefois cette dimension a pu permettre à une droite sans idées et
sans projet d’afficher en guise de programme, dans l’Eure comme dans le reste
du pays, la simple photocopie de tracts mensongers, vagues ou polémiques, édités
au siège de l’UMP, afin de faire oublier aux électeurs les enjeux concrets, les
enjeux locaux des élections départementales. Il faut le regretter.
Peu de
citoyens se sont souvenus que c’est la Gauche et ses élus qui leur ont proposé,
soixante-dix ans après l’instauration d’un suffrage réellement universel, de désigner
à parité entre hommes et femmes leurs représentants aux conseils départementaux.
Peu de votants ont reconnu que c’est la Gauche et ses élus, par un découpage équilibré
des cantons, qui ont mis fin au système de proportionnelle à l’hectare qui
caractérisait les anciennes élections cantonales pour donner la même assise démographique
à tous les élus départementaux. Peu d’électeurs ont observé que c’est Gauche et
ses élus qui, en imposant aux binômes de candidats de dépasser la barre des
12,5% des inscrits pour être présents au second tour, a voulu redonner de la
clarté et de l’efficacité à la gestion des collectivités départementales. Malheureusement,
seule une moitié des électeurs, 51%, a considéré, dimanche dernier, que ces réformes
démocratiques, ces principes qui ont pu nous être défavorables dans un contexte
de division, en renforçant la justice et l’égalité devant le suffrage, méritaient,
pour les saluer, de se rendre aux urnes.
Dans l’Eure,
ces réformes avaient été précédées, depuis 2001, de très nombreuses autres
avancées : pour l’éducation et le logement, pour l’emploi et le développement
économique, pour l’environnement et la modernisation numérique, pour la petite
enfance et le grand âge, pour le renouvellement urbain et la ruralité. En
quinze ans, Jean Louis Destans et les majorités qu’il a conduites ont transformé
un département qui, jusqu’alors s’endormait, coincé entre Ile-de-de-France et
littoral normand, bercé par le conservatisme de la droite et l’immobilisme de
ses notables, en terre d’innovations et de progrès.
En dernier
ressort, ce sont les électeurs eurois qui jugent. Il faut s’incliner devant
leur décision, l’accepter et la respecter. Il faut aussi en tirer les leçons.
Sans doute ne sommes-nous pas parvenus à souligner suffisamment le caractère
exceptionnel de ce bilan, ni à mettre en valeur le socle qu’il offrait pour d’autres
projets à venir. Il n’en demeure pas moins que les socialistes expriment leur
reconnaissance et leur confiance à celui qui a été leur président de Conseil Général,
faisant voter à l’unanimité 95% de ses propositions, et dont ils sont fiers qu’il
soit leur député. Par simple comparaison, la qualité de cette action qui ne délaissait
aucune partie de notre territoire, n’excluait aucune catégorie de sa
population, ne méprisait aucun engagement de ses représentants, ne tardera pas à
apparaître. A un destin collectif ce sont substitués un système sectaire et une
aventure personnelle.
Nous
remercions donc tous les électeurs qui se sont portés sur les listes de Gauche
pour ce premier tour et tous ceux qui se sont rassemblés espérant leur
victoire. Ils doivent poursuivre leur effort de conviction et de mobilisation.
Ils savent
que la gestion de leur département ne sera pas la même avec la gauche ou avec
la droite. On ne peut prôner, comme le fait cette dernière, une réduction
massive de la fonction publique, une baisse des dépenses de solidarité pour les
jeunes comme pour les aînés, la disparition des politiques culturelles et de
solidarité, et faire croire que cela n’aura aucune conséquence sur la vie
quotidienne des Eurois. Le seul débat suscité par l’UMP ne peut être celui qui
consiste à savoir qui, entre Jean-Paul Legendre et Sébastien Lecornu, aura l’honneur
de s’asseoir dans le fauteuil présidentiel.
Ils savent le risque que représente le Front National. Comme, à
toutes les élections intermédiaires, par la forte mobilisation d’un électorat
qui, dans notre département, conjugue la perte de repères que ressentent les
campagnes et les angoisses que ressentent les villes, le parti de la famille Le
Pen bénéficie, en dépit des dérapages de son fondateur, d’une surreprésentation
qui n’en fait pourtant ni le premier, ni le second parti de France, encore
moins une force d’alternance. Ségrégation raciale, fractures sociales,
isolement international, désastre économique restent les fondamentaux de sa
politique et c’est pour cela qu’elle demeure, au-delà ou malgré ceux qui y adhèrent,
un danger pour la République.
C’est
pourquoi, comme l’a fait dans ces termes le Premier secrétaire national du
Parti Socialiste Jean-Christophe Cambadélis, nous appelons les électeurs de
gauche à se mobiliser sans exception pour le second tour. Pour défendre la
solidarité face à la droite et la République face à l’extrême droite, l’Eure a
besoin que les valeurs, les idées, les actions de la Gauche continuent de se
faire entendre. C’est une cause d’intérêt général.
Il faut pour cela appeler les Eurois au soutien actif, cette semaine et
dimanche prochain, dans les bureaux de vote, des candidats de Gauche
encore qualifiés pour le second tour dans plus d’une dizaine de nos cantons.
Il faut que,
de Pont-Audemer à Conches, de Gaillon à Bourgtheroulde, de Val-de-Reuil à
Evreux, de Bourg-Achard à Saint André de l’Eure, de Pont de l’Arche à Bernay, tous
les partis de gauche et les forces de progrès fassent bloc : Parti socialiste,
Parti communiste Français, le Parti de gauche, Europe Ecologie Les Verts, Parti
Radical de Gauche, divers gauche, républicains et démocrates.
Il faut que les électrices et les électeurs de Gauche, hélas trop
nombreux à s’être abstenus dimanche, se rendent massivement aux urnes et
conservent leur unité jusqu’aux régionales.
Partout où
les candidats de la Gauche ne sont pas au second tour, nous appelons sans la
moindre équivoque au désistement républicain et demandons fermement à l’UMP/UDI,
qui ne rejettera certainement pas nos voix, la réciproque. Partout, il faut
faire barrage au Front National. C’est l’affaire des républicains et des démocrates.
Chaque
voix comptera dans les villes et les campagnes ! Chaque citoyen est concerné.
Dimanche prochain se joue aussi l’avenir de notre pays. Votez à gauche, votez
socialiste, radical, communiste et vert, votez républicain ! »
NDLR :
François-Xavier Priollaud, maire de Louviers et conseiller régional, membre de
l’UDI, invite à faire barrage au candidat FN dans la canton de Val-de-Reuil.
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