Janick Léger et Jean-Jacques Coquelet à Val-de-Reuil : vers une victoire au second tour. (photo JCH) |
Les candidats FN se
racontent et nous racontent des histoires. Pour l’immense majorité d’entre eux,
il s’agit d’inconnus au bataillon dans les cantons où ils se présentaient. De
fait, le score des candidats frontistes est celui de Marine Le Pen. Point barre.
Toutes les affirmations des Ludovic Larue et consorts sur leurs mérites
respectifs sont nuls et non avenus. La preuve ? Leur tract distribué la
semaine dernière. On n’y trouve aucune proposition locale ou départementale. On
n’y trouve aucune originalité cantonale. Seul le portrait de la guide, seule sa
couleur, seul son nom, font figure de programme. C’est comme ça à l’extrême-droite
et ce sera toujours comme ça. Un chef, une troupe. Silence dans les rangs.
La gauche dans l’Eure recule
nettement. Les raisons ? Essentiellement, l’abstention de l’électorat de
gauche mécontent de la politique gouvernementale. Secondairement, la division à
gauche. Comme me le disait Janick Léger, bien placée pour gagner le canton de
Val-de-Reuil avec Jean-Jacques Coquelet, «
les résultats des candidats PS et leurs alliés sont très injustes. Nous avons
beaucoup travaillé et le bilan de la majorité Destans est bon. Avant nous, le département
de l’Eure ronronnait. L’élimination de Leslie Cléret à Louviers m’afflige. Les électeurs
(trices) n’ont pas pris suffisamment ces données en compte. Je souhaite que le
second tour soit l’occasion d’une forte mobilisation pour empêcher le FN de
gagner un seul canton. » Je regrette au passage, l’élimination de
Jean-Louis Destans, suicidaire dans sa candidature dans le canton de Brionne
face à Gérard Grimaud, PCF, ce qui lui portera préjudice pour les futures législatives.
Cette défaite annoncée contraste avec les bons résultats des candidats de
gauche dans les cantons de Pont-Audemer, Pont-de-l’Arche, Bourgtheroulde,
Evreux, Aubevoye, Saint-André, Conches, où la victoire de la gauche est
possible sinon probable le 29 mars.
Malgré le mot d’ordre annoncé
par Manuel Valls et visant à faire barrage aux candidats FN partout en France
en votant pour les candidats de gauche ou pour la droite républicaine, je ne
suis pas certains que les électeurs socialistes ne traîneront pas les pieds
pour se rendre vers certaines urnes. Les résultats du second tour de la présidentielle
de 2002 avec un Chirac triomphant mais peu reconnaissant ont laissé des traces
dans les mémoires. Il faudra sans doute autre chose que le « ni-ni » de Sarkozy
pour convaincre les électeurs de la gauche éliminée d’apporter leurs suffrages à
la droite, celle qui veut interdire les menus de substitution dans les
cantines, qui veut abolir Schengen, qui affirme que Marine Le Pen est d’extrême-gauche,
le reste à l’avenant.
Hier, la marée
exceptionnelle de coefficient 119 a favorisé l’UMP-UDI-centre. Et le FN.
Viendra le temps du reflux. La gauche doit faire le gros dos et laisser passer
l’orage en analysant les causes de sa défaite relative et en réfléchissant à la
stratégie à mettre en place pour les régionales de décembre. Si elle part divisée,
comme c’est malheureusement probable, le vote proportionnel avec prime aux
premiers risque de placer le FN en position de force. Il est donc temps de
préparer des listes d’union PS-Front de gauche, écolos, PRG, seules à même de
sauver ce qui demeure sauvable.
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