Je ne suis pas un adepte de
la langue de bois et même si ce que j’écris dérange parfois mes amis
socialistes, il me semble utile de mettre le doigt là où cela fait mal. Pas par
masochisme ni volonté de nuire mais parce que je juge utile de dénoncer certains
faits ou de commenter certaines déclarations.
Ce matin, je suis notamment
surpris d’une déclaration, lue dans La Dépêche. Etonné des phrases qu’aurait prononcées
Jean-Louis Destans, au lendemain de sa défaite aux élections départementales
dans le canton de Brionne. Il affirme : « Je suis battu, c’est un sentiment difficile. J’assume sans amertume.
On paie la division entre le Front de gauche et le parti socialiste car si on
additionne les scores on serait arrivé en tête…» A qui la faute ? Qui dit division, dit
responsabilité de cette division. C’est ce fait que je veux analyser même si,
sur le plan national, le Front de gauche a préféré des alliances avec
Europe-Ecologie-les-Verts plutôt qu’avec le PS vilipendé pour sa politique nationale.
Les conseillers généraux
sortants du Front de gauche appartenaient à la majorité de gauche du conseil général
sortant présidé par Jean-Louis Destans. Dans le cadre des discussions engagées
par les partis de gauche avant le premier tour, les sortants du Front de gauche
exigeaient du PS qu’il ne présentât pas de candidats socialistes contre eux. C’était
le cas à Brionne avec Gérard Grimaud, à Pont-de-l’Arche avec Gaétan Levitre, à
Saint-André avec Andrée Oger. L’affaire s’est corsée lorsque Jean-Louis
Destans, député de la circonscription de Brionne a souhaité se présenter dans cette dernière aux élections départementales alors qu’il avait été élu conseiller général
de Pont-Audemer dont le canton était situé hors de sa circonscription. On peut
comprendre la volonté de cohérence du président sortant mais cette cohérence
entrait en conflit avec la situation politique globale et locale. Une situation peu
favorable au PS et surtout directement orientée contre le sortant communiste qui a considéré
l'attitude de Jean-Louis Destans comme un casus belli. Elle a eu des conséquences dans d’autres
cantons puisqu’à Pont-de-l’Arche, par exemple, Richard Jacquet (maire PS) s’est
présenté contre Gaétan Levitre (PCF) alors qu’un terrain d’entente entre eux
aurait pu être trouvé.
Ce qui devait arriver, comme
je l’avais d’ailleurs indiqué sur ce blog, arriva. Jean-Louis Destans a été
distancé par le conseiller général sortant et éliminé dès le premier tour faute
d’avoir recueilli 12,5% des électeurs inscrits. Voilà son travail et celui de
sa majorité de gauche, un travail réel, efficace, novateur, engagé depuis 2001
remis en cause faute d’une attitude lucide et réaliste.
L’action du conseil départemental
sera dorénavant conduite par la droite. Que M. Lecornu ou M. Legendre devienne
président nous importe peu. Il s’agira d’un choix partisan auquel les citoyens
sont étrangers. On jugera le futur président à l’aune de la comparaison avec
celle de son prédécesseur de gauche. Qu’il s’agisse d’action sociale, d’aides
aux communes et aux associations, de programmes routiers ou de constructions et
d’entretien des collèges, d’accords avec la région et le département de Seine-Maritime,
j’ai plus que des doutes sur la capacité de la droite à faire plus sinon
autant.
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