26 mars 2015

Jean-Louis Destans a eu le tort de s'opposer à Gérard Grimaud, il en paie le prix fort


Je ne suis pas un adepte de la langue de bois et même si ce que j’écris dérange parfois mes amis socialistes, il me semble utile de mettre le doigt là où cela fait mal. Pas par masochisme ni volonté de nuire mais parce que je juge utile de dénoncer certains faits ou de commenter certaines déclarations.

Ce matin, je suis notamment surpris d’une déclaration, lue dans La Dépêche. Etonné des phrases qu’aurait prononcées Jean-Louis Destans, au lendemain de sa défaite aux élections départementales dans le canton de Brionne. Il affirme : « Je suis battu, c’est un sentiment difficile. J’assume sans amertume. On paie la division entre le Front de gauche et le parti socialiste car si on additionne les scores on serait arrivé en tête…» A qui la faute ? Qui dit division, dit responsabilité de cette division. C’est ce fait que je veux analyser même si, sur le plan national, le Front de gauche a préféré des alliances avec Europe-Ecologie-les-Verts plutôt qu’avec le PS vilipendé pour sa politique nationale.

Les conseillers généraux sortants du Front de gauche appartenaient à la majorité de gauche du conseil général sortant présidé par Jean-Louis Destans. Dans le cadre des discussions engagées par les partis de gauche avant le premier tour, les sortants du Front de gauche exigeaient du PS qu’il ne présentât pas de candidats socialistes contre eux. C’était le cas à Brionne avec Gérard Grimaud, à Pont-de-l’Arche avec Gaétan Levitre, à Saint-André avec Andrée Oger. L’affaire s’est corsée lorsque Jean-Louis Destans, député de la circonscription de Brionne a souhaité se présenter dans cette dernière aux élections départementales alors qu’il avait été élu conseiller général de Pont-Audemer dont le canton était situé hors de sa circonscription. On peut comprendre la volonté de cohérence du président sortant mais cette cohérence entrait en conflit avec la situation politique globale et locale. Une situation peu favorable au PS et surtout directement orientée contre le sortant communiste qui a considéré l'attitude de Jean-Louis Destans comme un casus belli. Elle a eu des conséquences dans d’autres cantons puisqu’à Pont-de-l’Arche, par exemple, Richard Jacquet (maire PS) s’est présenté contre Gaétan Levitre (PCF) alors qu’un terrain d’entente entre eux aurait pu être trouvé.

Ce qui devait arriver, comme je l’avais d’ailleurs indiqué sur ce blog, arriva. Jean-Louis Destans a été distancé par le conseiller général sortant et éliminé dès le premier tour faute d’avoir recueilli 12,5% des électeurs inscrits. Voilà son travail et celui de sa majorité de gauche, un travail réel, efficace, novateur, engagé depuis 2001 remis en cause faute d’une attitude lucide et réaliste. 

L’action du conseil départemental sera dorénavant conduite par la droite. Que M. Lecornu ou M. Legendre devienne président nous importe peu. Il s’agira d’un choix partisan auquel les citoyens sont étrangers. On jugera le futur président à l’aune de la comparaison avec celle de son prédécesseur de gauche. Qu’il s’agisse d’action sociale, d’aides aux communes et aux associations, de programmes routiers ou de constructions et d’entretien des collèges, d’accords avec la région et le département de Seine-Maritime, j’ai plus que des doutes sur la capacité de la droite à faire plus sinon autant. 

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