3 mars 2015

« La Russie est en guerre contre l'Ukraine »…un journaliste français crache le morceau


Frédéric Pons de Valeurs actuelles
« La Russie est en guerre contre l’Ukraine. » Voici le scoop que Frédéric Pons, rédacteur en chef « monde » du journal « Valeurs actuelles » a lâché au cours de l’émission 28 minutes sur Arte, hier soir. Un vrai scoop puisque les autorités russes affirment, communiqué après communiqué, que pas un soldat de l’armée rouge ne combat contre les forces du président Porochenko. Un vrai scoop que ni Elisabeth Quin ni Michel Etchaninoff, auteur du livre « dans la tête de Vladimir Poutine » n’ont relevé.

Quel dommage, il eût été intéressant de cuisiner un peu plus à fond Frédéric Pons qui, s’il ne croit pas un seul instant à la responsabilité du tyran russe dans le meurtre de Boris Nemtsov, a l’air d’en savoir long sur les forces en présence en Ukraine. C’est en tout cas la première fois qu’un journaliste français reconnaît aussi clairement que la Russie fait la guerre à l’Ukraine, ce que tentent de dissimuler les dirigeants de ce pays malgré les preuves contraires accumulées par les observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

Après avoir défendu bec et ongles pendant l’émission Vladimir Poutine, « le restaurateur de la fierté russe et de la stabilisation du pays », le journaliste de la droite extrême a évoqué l’autoritarisme du président du bout des lèvres sans jamais mettre en cause ni ses pratiques ni ses basses œuvres, ni la corruption d’état. Pour Frédéric Pons, il est évident que les responsables politiques occidentaux ne comprennent rien à l’âme russe « puisqu’il a fallu 200 ans à la France pour vivre en démocratie ». La Russie est une toute jeune démocratie, donnons lui sa chance ! Autrement dit, laissons à Poutine et à ses successeurs le temps de massacrer les opposants, de bâillonner la presse indépendante, de jeter en prison les contestataires, de reconstituer la grande Russie et l’empire soviétique comme au bon vieux temps du mur de Berlin et de l’invasion de la Tchécoslovaquie. Sans oublier le goulag et autres joyeusetés !

Quant à l’assassinat de Boris Nemtsov, il n’aurait suscité, selon M. Pons, qu’un tout petit mouvement de quelques milliers de manifestants réunis dans les rues de Moscou. A-t-on jamais vu, sous un régime fascisant, des foules de centaines de milliers de gens prendre le risque d’être identifiées, interpellées, menacées ? Jusque dans leur vie ! Ceux qui défilent sont des courageux, des audacieux. Ils sont comme cette militaire ukrainienne en prison depuis juillet dernier, accusée d’avoir causé la mort de deux journalistes pro-russes. En grève de la faim depuis plusieurs semaines, elle demande qu’on la renvoie chez elle ou qu’on la juge. « C’est une prisonnière de guerre » indique M. Pons…

Boris Nemtsov est mort assassiné parce qu’il était contre la guerre en Ukraine, pour la liberté d’expression, pour la démocratie et des élections libres et contrôlées, pour le droit de s’opposer et contre la guerre d’expansion. Voilà sans doute pourquoi des officiels polonais et lettons, notamment, sont privés de visas et donc interdits de pénétrer en Russie à l’occasion des obsèques de l’opposant à Poutine.

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