Place de la République à Paris, dimanche. |
« Le peuple de France est
descendu dans la rue pour dire non au terrorisme et défendre les libertés. L’un
et l’autre. Dans ce qui est devenu une sorte de réflexe pavlovien, la classe
politique française souhaite ajouter encore à l’arsenal législatif de nouvelles
mesures contre le terrorisme. Alors même que quinze lois ont été adoptées
depuis 1986 et que les décrets d’application de la dernière ne sont pas
publiés, notre sécurité serait, en effet, mieux assurée par de nouveaux pouvoirs
confiés aux forces de l’ordre. Il n’en est rien. C’est un mensonge de prétendre
que les dramatiques événements que nous venons de vivre seraient la conséquence
d’une insuffisance législative. Il est exact en revanche que la déficience de
moyens, les erreurs d’analyse, même si le travail des forces de sécurité
française reste remarquable, méritent débat ; mais rien ne justifie les
nouvelles dispositions envisagées.
La Ligue des droits de l'homme regrette qu’après
l’élan du 11 janvier, ces réponses sécuritaires restent la seule voie empruntée
par les pouvoirs publics.
C’est d’une autre ambition
dont nous avons besoin : de réponses de fond qui permettent de comprendre
comment notre société a pu faire que de tels actes soient commis ; pas
pour excuser, encore moins pour absoudre, mais pour éviter réellement qu’ils ne
se reproduisent. Nous avons besoin surtout de réponses préventives. Toutes
doivent renforcer l’esprit et la lettre de notre démocratie.
La LDH appelle les
citoyens à ne pas se laisser enfermer dans le cercle de la peur. Elle les
invite à rappeler aux pouvoirs publics, à la représentation politique française
qu’à chaque fois que nous avons concédé de nos libertés, il s’en est suivi
moins de démocratie, sans pour autant nous assurer plus de sécurité. La
fraternité qui s’est exprimée le 11 janvier exige un autre horizon que celui
que l’on nous propose. »
Communiqué de la Ligue des droits de l'homme
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