Dans une rue de Paris, hier. (photo GH) |
1,3 million de manifestants à
Paris, 4 millions en France et 1000 à Beaucaire, ville tenue par le FN et en présence
de Marine Le Pen et ses amis frontistes. Elle se consolera comme elle le
pourra. Evidemment, me dira-t-on, établir cette comparaison n’a aucun sens. Ni
aucune espèce d’importance. On ne mélange pas les serviettes avec les torchons.
Ce qui compte, ce ne sont
pas les états d’âme de la responsable du Front national. Le président d’honneur,
fondateur du FN, a déclaré : « je ne
suis pas Charlie. Je suis Charlie Martel. » Ce qu’on appelle un bon mot est
devenu, dans sa bouche ouverte, un gros mot contre les dessinateurs assassinés :
« des trotskystes libertaires qui
contribuaient à l’abaissement de la morale publique. »
Ce qui compte, c’est ce réveil
salutaire, ce sursaut d’indignation de millions de Français et d’étrangers qui,
dans notre pays, en Europe et dans le monde entier, ont compris que ce qui s’est
joué dans l’attentat au siège de Charlie Hebdo nous dépasse tous et surtout dépasse
le cadre de l’hexagone. Plus que la liberté d’expression, essentielle évidemment,
les marcheurs d’hier ont voulu défendre la liberté tout court et la laïcité.
Les deux piliers de Charlie Hebdo. Mais aussi signifié que le racisme et l’antisémitisme
sont des calamités qu’il faut éradiquer.
Dans ces conditions, on se
demande bien pourquoi Marine Le Pen voulait tant défiler en hommage à ces morts
dont la mémoire est ainsi insultée par un homme (son père) plusieurs fois
condamné pour des propos racistes ou incitant à la violence raciste. Qui
contribue réellement à l’abaissement de la morale publique ? Jean-Luc Mélenchon
a raison de dire que « Marine Le Pen » est un problème pour notre démocratie et
les idéaux pour lesquels cette démocratie se bat : la laïcité donc, la liberté
d’expression, le droit à l’insolence (que pratique très bien JMLP) et surtout
le multiculturalisme qu’exècrent les islamo-fascistes et les partis d’extrême
droite.
Ce dimanche 11 janvier fera
date dans l’histoire de notre pays. Après tant de morosité, de mépris de
soi-même, de défiance, de peur, d’angoisse, des millions d’hommes et de femmes
de toutes origines, de toutes les religions, des libres penseurs ont fait bloc
pour envoyer un nouveau message au monde : la France de 1789 est éternelle
et ce ne sont pas quelques exaltés au cerveau lavé qui lui feront mettre un
genou à terre.
Les personnalités défilent aux côtés de François Hollande. (capture d'écran) |
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