18 décembre 2014

Le maire de Louviers étudie la possibilité de doter sa police municipale de tasers : il a tort !



Le taser est une arme non létale qui équipe la police nationale et la gendarmerie. Il arrive que des policiers municipaux en soient dotés, notamment quand les maires des communes qui les emploient leur ont donné la permission de porter une arme de poing. Mais le taser, pour être officiellement non létal, arme de catégorie B, doit être employé avec des précautions techniques et juridiques très lourdes. Plusieurs bavures très graves ont suscité des commentaires acerbes de Martine Aubry et Olivier Besancenot très remontés contre cette arme dangereuse dont ils demandent l'interdiction.
Savoir utiliser cette arme nécessite donc une formation adaptée, voire continue, de la part des forces de l’ordre et la preuve judicieuse de son utilisation émane d’une vidéo (go pro) obligatoirement jointe au rapport circonstancié du policier qui en fait l’usage. Autrement dit, manier correctement un taser n’est pas donné à tout de monde encore moins quand il s’agit de policiers municipaux dont l’objectif principal devrait être la prévention et le dialogue avec la population.
Ayant lu, ici et là, que François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, étudiait la possibilité d’armer les policiers municipaux de tasers, je dois lui dire qu’il fait fausse route et que donc il a tort. S’il lui appartient de rechercher à rassurer la population et à prévenir les actes de délinquance, le maire dispose de moyens humains à la hauteur de la tâche. La force de la police municipale c’est sa proximité avec les habitants de la commune. Les policiers municipaux ne sont pas là pour sanctionner à tout va ou verbaliser à tout crin encore moins pour interpeller des délinquants sauf cas de flagrant délit, très rare.
Leur uniforme les distingue des autres Lovériens et leur donne la capacité d’être à l’écoute des doléances et des remarques de leurs concitoyens. Au maire d’en tirer le plus grand bénéfice d’autant que la vidéosurveillance — qui a coûté les yeux de la tête — ne semble pas avoir apporter tout le bénéfice qu’en attendait l’ancien maire puisque les caméras ne sont pas en parfait état de fonctionnement. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai eu égard aux dangers que fait courir la vidéosurveillance à notre liberté individuelle bien supérieurs aux avantages qu’elle est sensée procurer.
J’ai bien peur qu’il en aille de même un jour (ou une nuit) avec les tasers. La technologie avancée ne résout pas tous les problèmes et je suggère au maire de prendre langue avec les responsables de la police nationale dont les conseils seront précieux afin que l’investissement envisagé ne le soit pas en pure perte et qu’un éventuel et maladroit usage ne se termine pas devant un tribunal…

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