(dessin de CANARDLAPIN - Mediapart) |
J’ai dénoncé, il y a
quelques semaines, les bénéfices « nets » exorbitants des sociétés d’autoroutes. Depuis
que Dominique de Villepin, le donneur de leçons, a eu cette très mauvaise idée
de concéder les bijoux de famille de l’Etat à des sociétés privées et à un prix défiant toute
concurrence, les péages n’ont cessé d’augmenter et les marges des quelques SAPN
et autres ASF de croître dans des proportions gigantesques.
Il me faut répéter pour la
nième fois que peu de voix se sont élevées contre ce scandale, notamment à
gauche. Seul, bien seul, François Bayrou a hurlé et tenté d’empêcher cette
spoliation de l’Etat et donc des Français. Mais en vain.
Et comme un malheur n’arrive
jamais seul, de Villepin a négocié des conventions draconiennes faisant que
toute amputation des marges — au bénéfice de l’Etat — devrait être compensée soit
par une augmentation des péages soit par un allongement de la durée des
concessions. Sacré Villepin…et il voudrait qu’on l’applaudisse !
Voilà pourquoi l’idée émise
par Ségolène Royal me semble bonne. Puisque l’écotaxe a plus que du plomb dans
l’aile et que la convention passée (encore l’UMP !) par François Fillon
nous oblige à dédommager Ecomouv à hauteur de 800 millions d'euros, dit-on, la société créée pour recueillir une taxe
disparue corps et biens sous la pression du lobby des transporteurs routiers
(dont il serait idiot de nier les difficultés financières dans le contexte économique
actuel) la ministre de l’environnement propose de taxer les sociétés autoroutières.
Elle a raison. Compte tenu
des marges constatées aux bilans des dites sociétés, il n’est pas anormal, même s’il
faut prolonger la concession de quelques années, de se payer sur la bête, bien
gosse et bien grasse. Je ne vois pas d’autres moyens pour financer l’amélioration
des infrastructures de transports ferroviaires ou routiers. Il m’arrive d’utiliser
les autoroutes de notre pays, pour des raisons de sécurité notamment, et je sais
ce qu’il en coûte pour un trajet même court d’une centaine de kilomètres. Si l’on
excepte la Bretagne et quelques liaisons du sud de la France, le racket autoroutier
rapporte une petite fortune aux actionnaires de SANEF et autres sociétés
identiques.
Michel Sapin pourra toujours
protester contre la proposition de sa collègue de l’environnement, j’espère qu’elle
ne lâchera pas le morceau et passera, s’il le faut, par la loi pour mener au
bout son projet. Une dernière suggestion : compte tenu des prix pratiqués par les concessionnaires des parkings privés, je propose à Ségolène Royal d'aller y regarder de plus près. Il doit y avoir, là aussi, du grain à moudre.
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