Nicolas Mayer-Rossignol à Val-de-Reuil. (photo JCH) |
Le taux de croissance de
l’Allemagne sera revu à la baisse en 2014 et en 2015. Angela Merkel dit
réfléchir à cette fâcheuse situation. Le fait est que les principaux clients de la
première économie européenne sont ses voisins et que ceux-ci, frappés plus ou
moins durement par la rigueur ou par l’austérité, comme on voudra, achètent
moins de produits allemands…la balance commerciale demeure toutefois excédentaire. O combien !
S’agissant de la France, le
taux de croissance envisagé par l’INSEE et le FMI ne correspond pas à celui qui
a servi à établir le budget 2015. Autrement dit, les prévisions du gouvernement
sont « optimistes » selon qu’on lui est favorable ou « insincères » si on l’est
moins. En parlant franc cela veut dire que la consommation ne repart pas, que
l’inflation est au plus bas et que le chômage va continuer d’augmenter même
moins vite, comme dirait Michel Sapin.
En parlant franc, toujours,
cela veut dire que les politiques conduites par des gouvernements de droite ou
de gauche, construites sur la baisse des dépenses publiques, sur une déflation
qui ne dit pas son nom (attendons encore quelques mois) nous mènent tout droit à
l’échec. Delphine Batho (la ministre virée) aurait donc raison d’affirmer dans son livre «
insoumise » que s’il est fidèle à sa parole, François Hollande ne pourra se
succéder à lui-même puisqu’il aura échoué sur une de ses principales
promesses : la baisse du chômage en France.
Reconnaissons qu’il n’est
pas le seul responsable de la situation actuelle. L’Allemagne ne veut pas relancer
l’investissement et donc favoriser une croissance susceptible d’aider ses amis
européens. Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission, a beau
envisager un programme de 300 milliards d’euros à engager dans des
infrastructures et le numérique etc. pour l’instant on n’en voit pas la queue
d’un. Christine Lagarde, présidente du FMI, a pris conscience de l'Etat économique de l'UE et pousse à des initiatives même non orthodoxes.
Faut-il pour autant
augmenter les impôts ? Certainement pas. Je pense à ce qu’affirmait
Nicolas Mayer-Rossignol lors d’une réunion publique tenue à Val-de-Reuil
récemment : « Les gestionnaires de
fonds publics doivent veiller à l’état de la dette. Elle doit être soutenable.
» C’est sans doute parce qu’elle est soutenable en Haute-Normandie que
cette région est considérée comme l’une des régions les mieux gérées de France.
Et pourtant, la Région Haute-Normandie lance des programmes d’investissements
importants en collaboration avec les départements et les intercommunalités.
Prenons garde. La prochaine
crise économique pourrait bien provenir de l’état des finances des
collectivités territoriales dont les dépenses fixes ne baisseront pas si
aisément.
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