Jean-Pierre Bel, Martine Aubry et Lionel Jospin lors de la campagne présidentielle. (photo JCH) |
Martine Aubry hausse le ton.
Elle commence à distiller des propositions susceptibles selon elles, de faire
renaître la confiance entre les électeurs(trices) déçu(e)s et un pouvoir de
gauche. Elle a été de ceux et celles qui ont très mal digéré les écrasantes défaites
des municipales et des européennes. Elle est vent debout contre le projet de découpage
des régions et avec une certaine subtilité, parvient à faire connaître son
opposition à la politique économique de Manuel Valls.
Martine Aubry, maire de Lille,
troisième ville de France en terme de cherté des loyers est parvenue à obtenir
du gouvernement une application, chez elle, de la loi Duflot qui permet d’encadrer
ces fameux loyers. Je la comprends. J’ai moi-même cherché un studio, il y a
quelques années, à louer à Lille. J’ai visité nombre de soi-disant appartements
(des taudis en fait) à des prix défiant une imagination normale et le marché.
La situation de Lille est tendue. Non loin de Paris, près de Bruxelles, cette
ville est attractive et réputée pour la qualité de ses enseignements. Elle le
paie cher chez certains propriétaires uniquement intéressés par l’aspect pécuniaire
des choses. Sans règles, le marché est bien la loi de la jungle. On n’a pas
fini d’entendre la maire de Lille et c’est tant mieux.
Les journalistes de Nice
Matin dont le journal est menacé de disparition cherchent des solutions pour
assurer la survie de ce titre apprécié dans les Alpes-Maritimes. Parmi ces
solutions, ils proposent la création d’une coopérative ouvrière (ancien nom)
associant les salariés et quelques mécènes susceptibles de les aider dans leur
aventure car il s’agit bien d’une aventure.
Je lis que Bernard Tapie, le
célébrissime Bernard Tapie, connu pour avoir racheté nombre d’entreprises au
franc symbolique (à l’époque) revendues à prix d’or, serait susceptible d’apporter
son écot à la société coopérative ! C’est le monde à l’envers. Voilà
un homme que les scrupules n’étouffent
pas, mêlé à maintes affaires suspectes, bénéficiaire d’un arbitrage discutable
et discuté dans l’affaire du Crédit Lyonnais-Adidas qui se présente comme le
chevalier blanc pour sauver Nice-Matin. Décidément, mes confrères du sud de la
France doivent être dans une sacrée panade pour imaginer que Bernard Tapie peut
être un homme désintéressé et avocat d’une bonne cause. A leur place, je me poserais
une question : Qu’attend-il du deal ?
Cécile Duflot, redevenue député,
ne votera pas la confiance à Manuel Valls. Combien seront-ils au PS, chez les
frondeurs, à s’abstenir lors du vote puisqu’aucun d’entre eux n’ira jusqu’à se
faire harakiri en votant contre ? Vingt, trente, quarante ? Parmi ces
frondeurs, il est un homme que j’apprécie particulièrement. Il s’agit de
Christian Paul, député de la Nièvre, proche de Martine Aubry. C’est lui qui
animait le laboratoire des idées du PS quand la maire de Lille était encore
première secrétaire du grand parti de gauche.
Je me souviens d’avoir
participé à plusieurs réunions de ce laboratoire qui avait notamment produit
une étude exhaustive sur la production, le traitement, la protection de l’eau
en France. Evidemment, aucune de ces préconisations n’a été adoptée par l’actuelle
Assemblée nationale. Un grand service national public de l’eau permettrait
pourtant de protéger la ressource et de la distribuer dans des conditions
sanitaires et d’équité totalement satisfaisante.
Il ne faut pas avoir la
colonne vertébrale bien charpentée pour se livrer à ces contorsions idéologiques
contradictoires voire opposées. Qu’est-ce qui peut pousser à de tels
agissements ? L’absence de scrupules ? Le Goût du pouvoir ? L’argent ?
Il faut chercher l’erreur.
Le CICE coûte 20 milliards d’euros
actuellement à l’Etat. Ce crédit d’impôts accordé aux entreprises — les PME
notamment — devait avoir pour effet de créer des emplois. Le bilan est
terrible. Michel Sapin a reconnu que pas un emploi nouveau n’avait été créé grâce
aux aides de l’Etat. Il se défend en affirmant que ce CICE a permis de ne pas
en supprimer plus. Quelle consolation !
Il sera très difficile d’obtenir
du MEDEF qu’il crée des emplois puisque les capacités de production en France sont
loin d’être au maximum. On importe beaucoup plus qu’on exporte et cela ne va
pas en s’arrangeant. La France, première destination touristique mais pays en
voie de désindustrialisation…
Au fait, un journal belge
nous apprend que 20 des 100 premières fortunes françaises vivent en Belgique pour
échapper au fisc ! Demander à ces exilés fiscaux, aux pratiquants de l’optimisation
fiscale d’être de bons citoyens assumant leurs responsabilités en France est
au-dessus de leurs forces.
Le retour de Sarkozy sur la
scène politique va donner un peu d’air à François Hollande. Car l’homme n’arrive
pas seul. Il est accompagné d’une batterie de casseroles qu’il va traîner
pendant des mois voire des années. Mis en examen pour trafic d’influence, le
futur ( ?) président de l’UMP va quand même trouver sur sa route vers la
candidature présidentielle un homme plus raisonnable et plus respecté :
Alain Juppé.
« Le meilleur d’entre nous »
comme disait Jacques Chirac ira-t-il jusqu’au bout de sa démarche. Il semble être
le seul capable de rassembler la droite et le centre. François Bayrou a déjà
averti que le retour de Sarko ne répond à aucune nécessité. Sinon celle d’assumer
sa vengeance, un sentiment conforme au personnage. Cecilia n’affirmait-elle pas :
« il n’aime pas ses enfants. Il n’aime
que lui. » On dirait du Trierweiler.
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