Quand Manuel Valls a déclaré
qu’il aimait l’entreprise, Pierre Gattaz, président du MEDEF a cru qu’il aimait
les entrepreneurs. Depuis, plus il en a, plus il en veut. Car Pierre Gattaz est un
enfant gâté. Je ne parle pas des fameux 33% d’augmentation de ses revenus, je
parle des mesures que le premier ministre a proposé pour lutter contre le chômage
et pour la croissance et que Pierre Gattaz interprète à sa manière.
Et sa manière n’est pas très
élégante. En tout cas, elle se soucie bien peu du sort des salariés qu’il n’a
pas pour tâche de défendre (c’est le rôle de la CGT, de FO, de la CFDT, de la
CGC, de SUD etc.) aussi s’autorise-t-il, avec ses amis du bureau de la
direction du MEDEF de suggérer des pistes au gouvernement aussi farfelues que
baroques.
Qu’il fasse une fixation sur
les 35 heures, cela ne date pas d’aujourd’hui mais que Pierre Gattaz propose de
supprimer deux jours fériés en jurant que cela procurerait 1 % de croissance en
plus, c’est contesté par l’INSEE et par le bon sens. Et pourquoi pas, pendant
qu’on y est, ne pas remonter les seuils sociaux, ceux qui déclenchent la
constitution d’un comité d’entreprise ou l’élection de délégués du personnel ?
La vie de dirigeant est si simple quand on ne s’adresse qu’à la seule force de
travail des cadres, des agents de maîtrise et des ouvriers. Et pourquoi
pas détricoter le code du travail, un machin fourre-tout complètement obsolète
puisqu’il a vocation à établir les droits et les devoirs de partenaires qu’il s’agisse
des entrepreneurs ou des salariés. Ce serait si simple de faire sauter les
verrous légaux protecteurs de conditions de travail, de durée de travail légale,
d’hygiène et de sécurité et accessoirement de salaires et d’heures supplémentaires
payées à 25, 50 ou 100 % !
Quand le gouvernement a
proposé le CICE et son pacte de responsabilité, le MEDEF s’est bien gardé de
prendre des engagements. Le syndical patronal ne veut pas avoir les mains liées
et promettre de créer des emplois. Autrement dit, Manuel Valls fait un pari. Le
pari que les 50 milliards d’aides diverses aux entreprises les conduiront à
investir et à embaucher. Comme pour tout pari, il peut gagner…ou perdre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire