16 septembre 2014

Pierre Gattaz : plus il en a, plus il en veut


Quand Manuel Valls a déclaré qu’il aimait l’entreprise, Pierre Gattaz, président du MEDEF a cru qu’il aimait les entrepreneurs. Depuis, plus il en a, plus il en veut. Car Pierre Gattaz est un enfant gâté. Je ne parle pas des fameux 33% d’augmentation de ses revenus, je parle des mesures que le premier ministre a proposé pour lutter contre le chômage et pour la croissance et que Pierre Gattaz interprète à sa manière.
Et sa manière n’est pas très élégante. En tout cas, elle se soucie bien peu du sort des salariés qu’il n’a pas pour tâche de défendre (c’est le rôle de la CGT, de FO, de la CFDT, de la CGC, de SUD etc.) aussi s’autorise-t-il, avec ses amis du bureau de la direction du MEDEF de suggérer des pistes au gouvernement aussi farfelues que baroques.
Qu’il fasse une fixation sur les 35 heures, cela ne date pas d’aujourd’hui mais que Pierre Gattaz propose de supprimer deux jours fériés en jurant que cela procurerait 1 % de croissance en plus, c’est contesté par l’INSEE et par le bon sens. Et pourquoi pas, pendant qu’on y est, ne pas remonter les seuils sociaux, ceux qui déclenchent la constitution d’un comité d’entreprise ou l’élection de délégués du personnel ? La vie de dirigeant est si simple quand on ne s’adresse qu’à la seule force de travail des cadres, des agents de maîtrise et des ouvriers. Et pourquoi pas détricoter le code du travail, un machin fourre-tout complètement obsolète puisqu’il a vocation à établir les droits et les devoirs de partenaires qu’il s’agisse des entrepreneurs ou des salariés. Ce serait si simple de faire sauter les verrous légaux protecteurs de conditions de travail, de durée de travail légale, d’hygiène et de sécurité et accessoirement de salaires et d’heures supplémentaires payées à 25, 50 ou 100 % !
Quand le gouvernement a proposé le CICE et son pacte de responsabilité, le MEDEF s’est bien gardé de prendre des engagements. Le syndical patronal ne veut pas avoir les mains liées et promettre de créer des emplois. Autrement dit, Manuel Valls fait un pari. Le pari que les 50 milliards d’aides diverses aux entreprises les conduiront à investir et à embaucher. Comme pour tout pari, il peut gagner…ou perdre.

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