Cent morts. 670 blessés côté
palestinien. Les attaques de l’armée israélienne contre les habitants de la
bande de Gaza élargissent encore — comme si c’était possible — le fossé
séparant l’état d’Israël du futur état palestinien. « La Paix maintenant » du
nom d’un mouvement israélien réaliste et humaniste n’est pas pour demain ni
après-demain. D’ailleurs on ne les entend plus beaucoup les partisans de la
paix !
Que l’assassinat des trois
jeunes adolescents israéliens soit plus que condamnable et cause des troubles
graves, cela peut se comprendre. Qu’un jeune palestinien soit brûlé vif par des
barbares extrémistes religieux juifs est également plus que condamnable et
l’envie de vengeance s’explique. Mais tout cela mène à quoi ? Vers quel
débouché ? Vers quelle solution : la guerre !
C’est bien pourquoi on se
demande ce qui a poussé notre président de la République, François Hollande, à
publier un communiqué condamnant unilatéralement le Hamas alors que ses
prédécesseurs — excepté Sarkozy peut-être — avaient scrupuleusement veillé à
maintenir un certain équilibre entre les parties sous peine d’être discrédité
lors des négociations futures, inévitables pour parvenir à une forme de
cohabitation raisonnable. Le président, conscient de sa gaffe, a tenté de
corriger le tir, hier, mais le mal est fait.
La France ne peut avoir
qu’une seule attitude dans le conflit israélo-palestinien : un équilibre
permanent tenant compte des intérêts des deux états actuel et futur : la
sécurité pour Israël dans des frontières sures et reconnues, un état palestinien
indépendant comprenant Gaza et la Cisjordanie sans la colonisation à outrance
actuellement conduite par les gouvernants extrémistes israéliens.
Le Hamas, d’un côté et le
gouvernement israélien actuel sont animés par des faucons. Aucun d’entre eux ne
veut sincèrement construire la paix ni passer de compromis. Il faudra donc
l’intervention d’un tiers ou de plusieurs tiers : Etats-Unis, ONU, Union
européenne, Russie…mais le temps de la négociation n’est pas venu. Tant que la
haine — « la colère des faibles » — prendra le pas sur le dialogue et l’écoute
de l’autre, rien ne sera possible. Raison
de plus pour peser ses mots.
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