C'était au temps où Bruxelles rêvait, c'était au temps où Bruxelles bruxellait. (photo Jean-Charles Houel) |
François Loncle ne m’en
voudra pas — eu égard à nos nombreuses années de complicité — de lui dire que je ne suis pas du tout d’accord avec sa lecture des
événements récents survenus à la CASE. Dans un entretien avec un journaliste de
La Dépêche paru le 30 mai, le député de l'Eure passe en revue les principaux faits de
l’actualité, des municipales aux élections européennes, en insistant sur la politique conduite par Manuel Valls (qu'il soutient) et
l’élection de Bernard Leroy comme président de la CASE (qu'il regrette). C’est ce sujet-ci que
je souhaite commenter.
La théorie de François
Loncle est la suivante : eu égard à la guerre picrocholine que se livreraient
élus (de gauche) lovériens et rolivalois, la présidence de la CASE a été perdue
par la gauche faute d’un ralliement de l’ensemble des délégués de gauche ou sympathisants à la candidature de Patrice
Yung, le président sortant. Ce dernier était, selon François Loncle, le seul à posséder les qualités pour empêcher
la droite de gagner.
Qui seraient les responsables de la double candidature à gauche : Yung-PRG et Jacquet-PS ? Pour le député, la réponse est claire : Marc-Antoine Jamet et ses représentants rolivalois à la CASE ! Par ostracisme anti-lovérien, les élus rolivalois auraient fait tomber la CASE dans l’escarcelle de la droite en contraignant Richard Jacquet à postuler à la présidence. Le tout…au mépris des intérêts de Val-de-Reuil puisque Bernard Leroy a toujours été un opposant de l'ex-ville nouvelle. Comprenne qui pourra !
Qui seraient les responsables de la double candidature à gauche : Yung-PRG et Jacquet-PS ? Pour le député, la réponse est claire : Marc-Antoine Jamet et ses représentants rolivalois à la CASE ! Par ostracisme anti-lovérien, les élus rolivalois auraient fait tomber la CASE dans l’escarcelle de la droite en contraignant Richard Jacquet à postuler à la présidence. Le tout…au mépris des intérêts de Val-de-Reuil puisque Bernard Leroy a toujours été un opposant de l'ex-ville nouvelle. Comprenne qui pourra !
Cette vision est simpliste. Examinons en détail les données de la
situation.
—
Au soir du
second tour des élections municipales, le bilan à gauche n’était pas
franchement flamboyant. François Loncle a beau mettre en avant que dans sa
circonscription « les grandes communes
ont tenu », chacun sait que les élections municipales se jouent aussi sur la personnalité des têtes de liste. Louviers (excusez du peu) Acquigny et Léry ont basculé, la droite y est
devenue majoritaire. Sans compter les élus de Surville, La Haye-Le-Comte, La Vacherie,
Tournedos-sur-Seine etc. qui votaient jadis avec Franck Martin et ont rejoint leur camp naturel : celui
de la droite.
—
La situation de
Patrice Yung. L’ancien président de la CASE était un président intérimaire. Son
sens du dialogue et sa personnalité « ronde » ont été appréciés de l’ensemble
des élus de la CASE, de gauche comme de droite. Mais la 7e place de Patrice
Yung sur la liste municipale de Franck Martin n’indiquait pas (en cas de
défaite de la liste d’union PS-PRG-EELV) qu’il serait délégué à la CASE. Il a
fallu une série de démissions en chaîne, celles de Franck Martin, et d’autres aussi,
pour que Patrice Yung représente finalement une partie de la gauche lovérienne à la CASE.
Je n'aurais pas la cruauté de préciser que Patrice Yung est élu depuis 1976 à Louviers, qu'il a un âge certain et que le renouvellement et le rajeunissement des élus, tant souhaités, passent évidemment par des choix de personnes.
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Pourquoi deux
candidatures à gauche ? Les partisans de Patrice Yung (PRG) et ceux
de Richard Jacquet (PS) qui n’a pas été candidat avec un révolver sur la
tempe ne se sont pas mis d’accord sur une candidature unique au premier tour. Il a été décidé entre les deux postulants que ce vote servirait de primaire pour désigner le candidat de
la gauche en cas de second tour. La candidature de Richard Jacquet a
été motivée, non par des raisons politiciennes, mais parce qu’il a été réélu
largement à Pont-de-l’Arche (avec près de 73 % des voix) qu’il a réussi dans le secteur de compétence de sa
vice-présidence à la CASE, qu’il est un homme de dialogue, ouvert et qu’il a
des convictions (1).
Qu’on ne vienne pas nous dire que, sur le papier, Patrice Yung (représentant de la liste perdante à Louviers) avait gagné. L'attitude politiquement responsable, c'est de faire confiance au suffrage des élus comme il faut accepter le verdict du suffrage universel même quand il nous déplaît. Dans le doute, il vaut mieux mettre en avant des convictions plutôt que d’imaginer des scénarios improbables et purement tactiques.
Qu’on ne vienne pas nous dire que, sur le papier, Patrice Yung (représentant de la liste perdante à Louviers) avait gagné. L'attitude politiquement responsable, c'est de faire confiance au suffrage des élus comme il faut accepter le verdict du suffrage universel même quand il nous déplaît. Dans le doute, il vaut mieux mettre en avant des convictions plutôt que d’imaginer des scénarios improbables et purement tactiques.
L’objectif de François
Loncle est donc de charger la barque des soi-disant échecs de Marc-Antoine Jamet. Nul n’ignore plus — et cela
depuis des années — que le député de Louviers fait une fixation sur le maire de
Val-de-Reuil. Quel dommage compte tenu de l'état actuel des forces de gauche aux plans national et local ! La réalité est que la droite étant majoritaire à la CASE, il était logique que le président soit issu de ses rangs. Point barre.
(1) Dans le débat sur la
gestion des services de l’eau et de l’assainissement, notamment, Richard Jacquet
a démontré un sens aigu de l’intérêt général et s’est interrogé publiquement
sur la pertinence des choix opérés par Patrice Yung avec la poursuite des
contrats passés avec Véolia.
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