Contraint et forcé. La démission
de Jean-François Copé de la présidence de l’UMP a beau être présentée comme un
acte responsable, digne et solitaire par Christian Jacob, président du groupe
UMP de l’Assemblée et porte-parole du parti, ce n’est pas vrai. Il s’agit d’un
habillage sémantique, rien de plus. Copé voulait absolument conserver la présidence,
cette présidence qu’il avait eu tant de mal à conquérir et pour le gain de laquelle
il aurait tué père et mère (c’est une image bien entendu).
A vrai dire, Copé n’avait
plus le choix. Face à la grogne des partisans des autres courants de l’UMP, les
courants des présidentiables bien sûr, Copé a tenté de résister, de refiler la
patate chaude à ses fusibles, de jurer qu’il ne savait rien, qu’il ne savait
pas ce qui se tramait dans les comptes de l’UMP et du candidat Sarkozy, qu’il
tombait des nues, rien n’y a fait, car personne ne l’a cru. Copé a longtemps
crié au loup puis il a méprisé la presse (qu’il a ensuite remerciée) fustigé
les critiques internes, fait preuve d’une arrogance à toute épreuve.
Finalement, la situation politique nationale (après les européennes notamment) Jérôme
Lavrilleux passé aux aveux, les déclarations de Me Patrick Maisonneuve, avocat
de la société Bygmalion, ont eu raison de l’obstination d’un homme lâché de
tous côtés, devenu infréquentable même provisoirement.
Les trois anciens premiers
ministres : Fillon, Raffarin et Juppé vont donc hériter de la présidence de
l’UMP le 15 juin prochain. François Fillon tient sa revanche. Ils auront pour tâche
d’organiser un congrès à l’automne qui lui-même devra élire le nouveau (ou la
nouvelle) président(e) de l’UMP. Cette démission collective de l’ensemble du
bureau politique est une bonne solution. En interne, elle remet la balle au
centre et en externe, elle donne l’image d’un parti qui a compris le message
des électeurs (trices) et se déclare prêt à reconstruire…en vue de 2017.
Jean-Christophe Cambadélis. |
Le Parti socialiste
serait-il capable d’une telle initiative ? Après le désastre de dimanche
dernier, si je peux comprendre que le président et le gouvernement se sentent
protégés (jusqu’à quand ?) par les institutions, il serait sans doute
souhaitable d’organiser un congrès extraordinaire permettant aux militants de
donner leur point de vue sur la ligne politique globale du parti, sur les conséquences
du vote des Français aux municipales et aux européennes, sur la défiance
constante à l’égard de François Hollande, sur les décisions prises par Manuel
Valls et qui vont dans le bon sens quand il baisse les impôts.
Je ne sais si François
Hollande en est conscient mais il n’est pas tout seul, même s’il le croit.
Derrière lui, il y a des électeurs (trices) des élus et des
militants-sympathisants et ce sont eux qui ont fait ce qu’il est. Je sais bien
que ce qui est avalé n’a plus de goût mais un taux de confiance de 14 % devrait
rendre notre président plus humble surtout quand son premier ministre dépasse
les 50 % de satisfaits. A moins qu’il n’ait considéré que l’élection présidentielle
ne se jouait qu’à un coup et que mai 2012 ne se reproduira pas. Dans ces
conditions, plus rien n’a d’importance, ni les 200 villes de plus de 10 000
habitants perdues, ni le fait que Claude Roiron, seconde de liste dans notre
circonscription ne sera pas députée européenne (sauf démission de Gilles
Pargneaux) ni la menace que fait peser l’extrême-droite sur les futures échéances
régionales et départementales. Je ne parle même pas du Sénat, perdu sur le
papier depuis le mois de mars.
Jean-Christophe Cambadélis
est le premier secrétaire du Parti socialiste. Il lui appartient d’orienter l’action
du principal parti de la gauche puisque les autres, tous les autres, n’ont
obtenu que de piètres résultats. Il doit donc et très rapidement prendre des
initiatives pour remettre le parti debout et adresser des messages aux Français
et à l’éxécutif-exécuté.
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