« Le ministère de la Sécurité d’État (Ministerium für Staatssicherheit, MfS), dit
la Stasi, était le service de police politique, de renseignements, d'espionnage et de contre-espionnage de la République démocratique allemande (RDA) créé le 8 février 1950. Sous
tutelle du gouvernement de la RDA, la Stasi était désignée comme « le glaive et le bouclier du parti » (« Schild und Schwert der Partei ») par la
propagande du régime. »
Il s’agissait donc bel et
bien d’une police politique au service d'un parti et d'une idéologie totalitaires. Dans « la vie des autres » un film auquel Nicolas
Sarkozy fait allusion dans le texte qu’il a commis dans Le Figaro, on assiste à
la prise de conscience d’un policier chargé d’espionner 24 heures sur 24 un écrivain dissident.
In fine, l’auteur des écoutes, conscient de l’absurdité et de la violence d’un
tel comportement, détruira les enregistrements et les notes de synthèses.
Dans la France d'aujourd'hui, nulle police
politique ni service chargé d’enquêter, d’écouter, de harceler les opposants au
pouvoir. C’est si vrai que, comme l’indiquent de nombreux médias, toutes les
mesures visant à restreindre les libertés et les droits de l’homme depuis une
décennie l’ont été sur proposition de Nicolas Sarkozy, qu’il soit ministre de
l’Intérieur ou Président de la République. Et les entorses aux lois existantes
l’ont été, par exemple, par Bernard Squarcini, chargé par le président
d’identifier les sources de certains médias. Ou par le procureur Courroye, très
habile pour classer les dossiers quelque peu gênants pour l’ancien pouvoir.
Comparer la France et
l’ancienne Allemagne de l’Est c’est, selon l’avis d’une magistrate, se «
suicider » judiciairement en usant de moyens totalement inadaptés et
d’arguments non recevables. Autrement dit, les conseillers de l’ancien
président ont eu tort de forcer le trait et de choisir l’outrance à l’argumentation.
Car son texte ne contient aucune réponse aux questions que se posent ceux et
celles qui ont pris connaissance des écoutes publiées par Médiapart.
Quel sera l’effet — s’il y
en a un — de ce brûlot anti-magistrats de Nicolas Sarkozy ? Occuper le
terrain pour gêner Alain Juppé et François Fillon ? Détourner l’attention en choisissant le terrain politique pour éviter d’entrer sur le terrain judiciaire ?
Gageons que les actes futurs et très prochains (?) des juges d’instruction
permettront d’en savoir plus sur la réalité des faits et des conséquences éventuelles pour
l’ancien président de la République.
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