23 mars 2014

La langue de VIP de Louis Aliot, dirigeant du Front national


Louis Aliot, l’un des principaux responsables du Front national, a dû présenter ses excuses à une journaliste de l’Indépendant de Perpignan après lui avoir adressé un message par erreur dans lequel il la traitait de « pute » et affirmait qu’elle pourrait toujours courir après lui pour avoir des commentaires au soir du dépouillement. Pourquoi tant de gentillesse ? Parce que la journaliste faisant preuve d’initiative a rendu public le fait que six des candidats de la liste FN n’étaient pas inscrits sur les listes électorales de la ville. Aliot a précisé que sa liste faisait l’objet de critiques répétées dans ce quotidien pour justifier son langage de charretier.
En réalité, sous des oripeaux de bienséance et d’amabilité jouée, nombre d’hommes et de femmes politiques (notamment au FN) ne prennent pas de gants pour fustiger leurs adversaires et ceux présentés comme tels. C’est une question d’éducation, sans aucun doute, mais c’est aussi la preuve du mépris et de la condescendance qu’éprouvent certains candidats au suffrage universel comme si les codes habituels de courtoisie et de respect de l’autre ne fonctionnaient pas. Avec Jean-Marie Le Pen, on était habitué à ces écarts de langage même si l’homme savait manier l’imparfait du subjonctif et respecter la concordance des temps.
Il est particulièrement significatif qu’en privé, les langues se délient et que les injures et les insultes pleuvent comme à Gravelotte. Les journalistes, et j’en sais quelque chose, sont forcément en première ligne quand ils dénoncent des abus, des délits ou des éléments d’information significatifs suscitant l’indignation souvent ou la haine parfois. Indiquer aux électeurs que des candidats, quel que soit leur parti, ne votent pas dans la ville qu’ils souhaitent gérer, est un indicateur du faible attachement de ces personnes pour cette ville mais c’est aussi et surtout une preuve des difficultés éprouvées par les responsables locaux du Front national pour boucler leur liste. En ce sens, l'information est signifiante.
F. Michalac, journaliste perpignanaise, doit pouvoir compter sur le soutien de sa direction, de ses confrères et de ses consœurs. Une fois au pouvoir qui sait ce que feraient ces adeptes de l’invective à l’égard de la presse…et de leurs adversaires ?

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