Louis Aliot, l’un des principaux
responsables du Front national, a dû présenter ses excuses à une journaliste de
l’Indépendant de Perpignan après lui avoir adressé un message par erreur dans
lequel il la traitait de « pute » et affirmait qu’elle pourrait toujours courir
après lui pour avoir des commentaires au soir du dépouillement. Pourquoi tant
de gentillesse ? Parce que la journaliste faisant preuve d’initiative a
rendu public le fait que six des candidats de la liste FN n’étaient pas
inscrits sur les listes électorales de la ville. Aliot a précisé que sa liste
faisait l’objet de critiques répétées dans ce quotidien pour justifier son
langage de charretier.
En réalité, sous des
oripeaux de bienséance et d’amabilité jouée, nombre d’hommes et de femmes
politiques (notamment au FN) ne prennent pas de gants pour fustiger leurs
adversaires et ceux présentés comme tels. C’est une question d’éducation, sans
aucun doute, mais c’est aussi la preuve du mépris et de la condescendance qu’éprouvent
certains candidats au suffrage universel comme si les codes habituels de courtoisie
et de respect de l’autre ne fonctionnaient pas. Avec Jean-Marie Le Pen, on était
habitué à ces écarts de langage même si l’homme savait manier l’imparfait du subjonctif et respecter la
concordance des temps.
Il est particulièrement
significatif qu’en privé, les langues se délient et que les injures et les
insultes pleuvent comme à Gravelotte. Les journalistes, et j’en sais quelque
chose, sont forcément en première ligne quand ils dénoncent des abus, des délits
ou des éléments d’information significatifs suscitant l’indignation souvent ou la haine parfois.
Indiquer aux électeurs que des candidats, quel que soit leur parti, ne votent
pas dans la ville qu’ils souhaitent gérer, est un indicateur du faible attachement
de ces personnes pour cette ville mais c’est aussi et surtout une preuve des
difficultés éprouvées par les responsables locaux du Front national pour
boucler leur liste. En ce sens, l'information est signifiante.
F. Michalac,
journaliste perpignanaise, doit pouvoir compter sur le soutien de sa direction,
de ses confrères et de ses consœurs. Une fois au pouvoir qui sait ce que feraient
ces adeptes de l’invective à l’égard de la presse…et de leurs adversaires ?
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