« Trois faits majeurs s’imposent au lendemain du
premier tour des élections municipales ; d’abord la force de l’abstention ; les
Françaises et Français sont de plus en plus nombreux à considérer l’exercice du
vote comme vain, dans la mesure où les élus du suffrage universel semblent
incapables de porter les projets mis en avant durant les campagnes électorales.
De par sa portée nationale, l’abstention prend une dimension nette de désaveu
du gouvernement en place, qui va au-delà du caractère local du scrutin.
Ensuite, ce désaveu passif mais dangereux
accompagne et amplifie une montée généralisée et spectaculaire du Front
national, qui confirme un enracinement dans le tissu local et dans les villes
moyennes. Enfin, les candidats du parti au gouvernement enregistrent, au-delà
de résultats diversifiés, un mouvement de reflux.
Les accords passés entre
partis de gauche et candidats de la droite républicaine seront décisifs pour
mettre en avant des configurations républicaines susceptibles de limiter le
nombre d’élus FN. La Ligue des droits de l’Homme presse les abstentionnistes du
premier tour à prendre cet enjeu en considération et à faire barrage aux
candidats d’extrême droite lors du second tour.
Au-delà, elle invite le
gouvernement à entendre le message porté par les résultats de ce premier tour
et à rompre avec des politiques qui, socialement et économiquement, sont loin
de faire vivre le changement, confortent inégalités, injustices sociales et
craintes du lendemain. Face à la montée d’une droite extrême — montée qui ira au-delà des municipales — il est urgent d’afficher avec clarté et courage des priorités de solidarité et
de fraternité répondant clairement aux demandes et inquiétudes qui s’expriment
dans le pays. »
(Communiqué de la Ligue des droits de l'Homme)
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