Edouard Martin, tête de la
liste PS aux Européennes dans l’Est de la France ! Traître, vendu…les noms
d’oiseaux ne manquent pas pour dénoncer l’engagement politique du leader de la
CFDT des hauts fourneaux de Florange. Évidemment, en acceptant la tête de liste,
Bernard Martin a démissionné de ses fonctions syndicales.
Je dois le dire, ces
critiques me choquent. Pourquoi ? Alors que de nombreuses voix s’élèvent
pour reprocher au Parlement d’accueillir trop de fonctionnaires et de membres
des professions libérales, voilà qu’on vilipende la candidature d’un
authentique prolétaire. Ce choix symbolique et concerté du PS et d’Edouard
Martin devrait au contraire réjouir les citoyens. Ils sont à peu près certains
qu’un ouvrier — un mot noble s’il en est — va vraiment occuper son siège au
Parlement européen. Avec Edouard Martin, on a l’assurance d’un taux de présence
et de participation élevé. L’absentéisme est tel, surtout chez les députés
européens français, qu’il est rassurant de constater que des candidats vont prendre
leur rôle au sérieux et devenir des experts d’un parlement de plus en plus
important pour le fonctionnement démocratique de l’Europe. On peut être sûr également
que sa parole ne dépendra que de ses convictions et qu’il ne votera pas des
textes en contradiction avec ses idées.
Alors que l’UMP recrute à
tour de bras d’anciens flics défroqués pour cause de Sarkozysme immodéré, il n’est
pas idiot qu’un parti de gauche fasse de la place à des individus engagés dans
l’entreprise que ce soit dans l’encadrement ou les tâches d’exécution. Edouard
Martin, interrogé, a été très clair. Il ne change pas un mot de ses déclarations
faites dans le passé sur François Hollande, le gouvernement (sauf Montebourg)
et Mital. Il constate que sur les centaines d’emplois supprimés, 90 % des
salariés ont retrouvé un job grâce à l’opiniâtreté des syndicats, CFDT, FO,
CGT, CGC réunis. Devenu député européen, Edouard Martin continuera son combat
dans un autre lieu, sous une autre forme mais on ne pourra pas lui reprocher
de parler sans savoir, de proposer sans connaître.
Le fait d’être un ouvrier ne
garantit pas, je vous l’accorde, compétence et succès. Mais c’est vrai pour
tous les hommes et toutes le femmes engagé(e)s en politique. Et je ne vois pas
pourquoi un ouvrier serait moins disposé à servir l’intérêt général, ce qu’on
demande d’abord à un élu. De ce que j’en sais et de ce que j’en vois, Edouard
Martin possède les qualités humaines nécessaires au poste qu’il convoite. Le
reste viendra tout seul.
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