A l’occasion de la libération
des quatre otages d’Arlit, Marine Le Pen a trouvé qu’ils avaient l’air louche.
Pas rasés de près et surtout, drôlement habillés avec cheche et djellabah.
Cette tenue a instillé chez elle le syndrome de « Homeland » laissant entendre,
comme dans le feuilleton américain lui-même inspiré du feuilleton israëlien « Hatofim
» que ces quatre-là pourraient bien avoir été retournés par leurs geôliers
durant ces 37 mois de captivité dans le désert du nord Mali. Marine Le Pen a
battu le record de la vulgarité lâche et montré le visage hideux de sa névrose obsessionnelle
anti-musulmane.
Quatre ex-otages, donc, quatre
hommes devenus ou en passe de le devenir, des islamistes en puissance. Je suggère
à Marine Le Pen, depuis l’enlèvement et l’assassinat des deux journalistes de
RFI, de commenter comme l’a osé un député UMP dont je tairai le nom par charité,
cette « promenade » à Kidal des deux reporters de RFI « qui devraient savoir qu’un théâtre d’opérations guerrières n’est pas
le club med. »
S’il est vrai que les
officiers de la force militaire française Serval avaient refusé de convoyer les
deux journalistes dans le nord Mali, s’il est également vrai qu’ils ont dû
faire appel à la force de l’ONU et aux détachements africains chargés de
veiller à la sécurité des populations pour se rendre à Kidal, il n’en est pas moins vrai que les deux
envoyés spéciaux étaient sur le terrain pour accomplir un métier noble,
dangereux par nature quand on est correspondant de RFI au Mali, risqué à trop
vouloir l’objectivité et la neutralité qu’imposent les points de vue de toutes
les parties et qui nécessite de leur rendre visite là où elles vivent et agissent.
C’est cette recherche-là,
cette vision-là que le député UMP abaisse au niveau zéro de la réflexion
politique. S’exprimer ainsi c’est rendre ces deux journalistes responsables de
leur mort. Qu’attend Marine Le Pen pour se mettre sur la longueur d’onde des
imbéciles heureux, trop heureux dans le confort d’une démocratie française vive mais
vivante, pluraliste et plurielle. Une démocratie qui permettait à un député
communiste d’asséner il y a déjà longtemps à un général en retraite également
membre de l’Assemblée nationale : « les seules balles que
vous avez entendu siffler, ce sont des balles de tennis. »Ce général-là n'est plus tout seul.
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