Le microcosme politique eurois
ne bruisse que de cela. Suite à l’accord national récent passé entre les
dirigeants du PS et ceux du PRG en vue des élections sénatoriales prochaines,
les responsables départementaux du Parti socialiste s’attendent à être sollicités
par la fédération de l’Eure du PRG. Il est plus que probable que le retour de l’Eure
dans la liste des départements élisant les sénateurs à la proportionnelle va
inciter Jean-Michel Baylet, président national des radicaux de gauche, à
demander la tête de la liste euroise pour un membre de sa formation. Jusque là,
rien que de très normal s’agissant du respect d’un accord national et des sollicitations
inévitables dans des terres où les socialistes sont dominateurs. Entrer en
discussion ne veut pas dire accepter. Le PS peut même écouter poliment.
Le nom du candidat PRG proposé
pour la tête de liste nous intéresse au plus haut point puisqu’il s’agit — devinez
qui ? — de Franck Martin, maire de Louviers, conseiller régional, ancien
président de la CASE, candidat malheureux aux législatives et aux sénatoriales
et dont l’une des qualités est de savoir jouer des contradictions internes du
Parti socialiste où il possède informateurs et antennes. La proportionnelle
donne l’espoir à la gauche d’emporter un siège de sénateurs dans l’Eure, on
comprend donc aisément que les candidats se bousculent au portillon. C’est un
secret de polichinelle : MM. Bruno Questel, Alfred Recours, Prévost (et d’autres sans doute)
se verraient bien siéger au Palais du Luxembourg. Le président Destans a même
son favori.
Mais Franck Martin aussi. Il
sait que pour lui, les législatives au suffrage universel sont un obstacle insurmontable.
Le seul moyen de devenir parlementaire est de passer par la case sénat — seuls
les élus votant pour les sénatoriales — avec des conséquences importantes
puisque la loi sur le cumul des mandats — si elle est votée un jour — l’empêchera
d’être responsable d’un exécutif local et donc de demeurer maire de Louviers.
On discute beaucoup des
municipales, de liste commune ou pas avec M. Martin, mais on ne sait rien des
intentions des partis politiques ni des accords toujours possibles pour les sénatoriales.
On a bien vu lors des élections régionales qu’un Martin sorti par la grande
porte pouvait rentrer par la fenêtre. Et cela grâce aux accords d’appareil.
Franck Martin est actuellement en campagne. Il rencontre ici, déjeune là. Dit
avoir l’oreille de telle ou telle personnalité. Enfin, la politique à la sauce
radicale s’exprime dans toute sa splendeur. Wait and see.
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