28 juin 2013

« L'eau est gratuite, il suffit d'une pioche et d'une pompe » la galéjade du sieur Martin


François Merle a posé les bonnes questions : sans réponse ! (Photo JCH)
L’ancien président de la CASE devenu président délégué (à quoi ?) ne veut pas échanger une DS contre une Trabant. Il a raison. Il ne veut pas non plus échanger Véolia contre une régie publique et là il a tort. La Trabant était LA voiture de la RDA, une dictature communiste des années de guerre froide. Elle pétaradait et il lui était interdit d’aller loin. Véolia est le symbole de ces opérateurs privés, ces grands groupes devenus riches en accumulant les bénéfices tirés de la vente de l’eau et du traitement des effluents. Franck Martin, dans une vie antérieure et bien avant d’être maire de Louviers, a dit tout le mal qu’il pensait de ces opérateurs privés. Depuis, il en pense beaucoup de bien. Ainsi va la vie. 

François Merle, délégué de Val-de-Reuil, hier soir, est parvenu devant les délégués de la CASE à mettre au jour les confusions et les ambiguïtés de l’exécutif. Poussés dans leurs retranchements, Franck Martin et Patrice Yung ont bien été obligés d’avouer que les zones d’ombre concernant les contrats d’origine passés avec la CGE puis Véolia sont nombreuses. Elles le sont d’autant plus que les tableaux d’amortissement présentés publiquement apparaissent surréalistes autant que fantaisistes. 

La gestion de Véolia, pour opaque qu’elle soit, n’a pas empêché les délégués, dans leur grande majorité, de voter la poursuite (après février 2015) des contrats d’affermage de la CASE avec Véolia. Pourtant, Richard Jacquet, maire de Pont-de-l’Arche avait posé la bonne question demeurée sans réponse : quelle a été la rentabilité de l’opérateur privé  pendant toutes ces années ? Incapables de répondre aux questions précises de certains délégués, dont Marie-Annick Deshayes sur les amortissements, MM. Yung et Martin ont préféré agiter les peurs. « Si nous allons à la rupture, a déclaré Franck Martin, Véolia pourra intenter un procès en indemnisation devant le tribunal administratif. L’indemnité, estimée à 9 millions d’euros sera peut-être doublée voire triplée car les juges ont l’habitude de confondre chiffre d’affaires et bénéfices. » Un frisson parcourt l’assemblée. Qui osera prendre le risque de se voir infliger des pénalités aussi élevées par des juges aussi incompétents, de vrais petits pois comme disait l'autre ? 

Sans répondre précisément à aucune des questions (ah les zones d’ombre !) l’ancien président de la CASE rappelle ses principes de base : protection de la ressource, unification des contrats, prix de l’eau maintenu sans augmentation. Il parle même d’exploit réalisé par la CASE pendant toutes ces années. Tu parles d’un exploit…

Malheureusement, les délégués prennent pour argent comptant ce raisonnement essentiellement verbal, le raisonnement d’un politicien habile et madré. Alors que la raison exigerait, pour le moins, des compléments d’informations, des éléments de comparaison entre gestion véolienne et gestion publique, Patrice Yung revient à la charge et enlève le morceau : malgré les aberrations constatées dans les comptes, il préfère accélérer le processus et demande aux délégués l’autorisation de signer des avenants jusqu’en 2017 et 2021. D’ici là, Véolia aura, semble-t-il, amorti ses 9 millions d’euros ! Comment ? Mystère…A nous citoyens d’en découvrir les tenants et les aboutissants. J’oubliais le grand moment de gloire du sieur Martin soulignant : « l’eau est gratuite, il suffit d’une pioche et d’une pompe et de creuser au fond de son jardin. » Au 4e étage de mon HLM, je fais comment ? Sacré Francky, toujours le mot pour rire. Jaune.

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