« Mon équipe est capable de
gagner toute seule et de gérer seule. » On se demande bien pourquoi, alors,
Franck Martin propose à la section locale du PS une liste d’union dès le
premier tour des futures municipales de 2014. Par philanthropie ? Ce
serait nouveau. Par un besoin de réaliser une union de la gauche ? Pas du
tout puisque le maire sortant affirme ne négocier qu’avec des individus et pas
avec des partis. Sauf qu’il est toujours accompagné par le président départemental
des radicaux de gauche, Olivier Taconet, salarié de la CASE…et ne refuse pas, a
priori, la présence de membres du MODEM sur sa liste à qui il annonce que « les
portes sont ouvertes. » Pourquoi solliciter le PS local dont l’alpha et l’omega
n’est pas de candidater à tout prix et n'importe comment ?
Il faut comprendre que si Franck
Martin vit de la politique il n’en fait plus. Ou en tout cas, plus comme on peut s’y
attendre quand on est de gauche. D’ailleurs, selon lui, le PS aura une très
mauvaise cote l’an prochain et une liste conduite sous ses seules couleurs aurait
toutes les chances de prendre un bouillon. En ce sens, le maire sortant est fidèle
à lui-même et à ses stratégies à géométrie variable. Lors des dernières Européennes,
il avait soutenu les Verts. Ils avaient le vent en poupe et ont fait un très
bon score national. Exit alors le PS décrit comme ringard. Lors des élections régionales,
il a réussi à se glisser en position éligible sur une liste dirigée par
Marc-Antoine Jamet et à venger sa défaite des cantonales, c’est dire ! Il
a ensuite apporté son soutien à François Hollande, donné gagnant dans les sondages.
Pour mars 2014, le PS sent le souffre, mieux vaudrait prendre ses distances…avec
le poing et la rose pour ne saisir que quelques pétales.
Un bémol toutefois à la
décharge de ces socialistes du passé. Cette année, la section dirigée par
Christian Renoncourt défendrait des positions considérées comme acceptables. Il
faut dire que « celui qui avait donné le
signal de la dissidence » (1) en 2008 — comprendre François Loncle — est
favorable à une liste d’union avec Franck Martin. Alors, dans tout cela, où se
situent les principes, les relations de confiance, l’esprit d’équipe ?
Rappelons brièvement pourquoi
le PS a décidé de présenter une liste PS-PC en 2008 ? Parce que la
confiance entre les élus de la majorité avait disparu. Parce que des
engagements n’étaient pas tenus ou avaient été trahis, parce que le maire
imposait ses décisions sans se soucier le moins du monde de points de vue différents.
La section PS de Louviers est aujourd’hui face à une interrogation : les même
causes produiraient-elles les mêmes effets ?
Par leur vote, la semaine
prochaine, les membres de la section PS de Louviers vont décider de leur
positionnement lors des prochaines municipales. Bien sûr, plusieurs options s’offrent
à eux : accepter l’union avec le maire sortant ou proposer aux électeurs une
liste d'union clairement de gauche et écologiste. Par leur vote secret, la
majorité de l’ensemble des adhérents dira ce qu’elle choisit et la minorité se
pliera à ce choix.
Il n’y a pas de honte à
perdre lorsque l’on défend ce en quoi on croit. Il y a du panache à concourir
sur ses valeurs et ses conceptions de la politique, c’est du moins la thèse que
je défendrai.
(1) La candidature de Franck Martin aux élections législatives de 2007 et la campagne anti-Loncle de l'époque ont laissé des traces même si le député pratique le pardon des offenses.
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