Le Conseil constitutionnel,
n’en déplaise à Frigide Barjot, a jugé que la loi autorisant le mariage pour
tous et l’adoption était conforme à la Constitution. L’amour a triomphé de la
haine. Il s’agit d’une grande avancée pour l’égalité et pour la liberté.
Evidemment, tout ce que la France compte de rétrogrades, de conservateurs, de réactionnaires
et d’intégristes crie au scandale et affirme que la décision des sages est
politique. C’est un grand classique. Quand le Conseil constitutionnel vous
donne raison, c’est un point de vue juridique, quand il vous donne tort, c’est
une décision politique. Drôle de France.
Evidemment, Christine Boutin
a encore raté une occasion de se taire. En annonçant que les citoyens opposés à
la loi « entraient en résistance », elle moque la Résistance avec un R majuscule qui fut un grand
moment de notre honneur national et elle se ridiculise comme elle s’est ridiculisée
lors du vote du PCAS, lorsqu’elle annonçait, déjà, qu’on changeait de
civilisation ! Il est plus étrange que Jean-François Copé, président de l’UMP,
se mêle à ces débats et prête le flanc à une critique justifiée de ceux qui,
gaullistes et respectueux des institutions, considèrent que l’UMP se fourvoie
en défilant dans les rues contre une loi promulguée. Il est vrai que Copé — il
n’est pas à un mensonge près — affirme sans rire qu’en 2017, la droite
reviendra sur cette loi et sur la filiation. Je vous donne mon billet, d’abord
que l’UMP n’est pas certaine de gagner les élections et que si par malheur elle
gagnait la présidentielle et les législatives, la nouvelle majorité de
reviendrait pas sur une loi appliquée pendant quatre ans. Copé mouline dans l’opposition
systématique au point de perdre toute crédibilité.
La loi de Christiane Taubira étant
maintenant une loi de la République, le mariage pour tous va entrer dans les mœurs.
Cela ne veut pas dire que tous les couples homos vont convoler. Les hétéros ne
se marient pas tous. Mais ceux qui le souhaitent le pourront. C’est cela l’esprit
de la loi : permettre le choix de s’unir et assurer l’avenir des veufs et
des veuves et des orphelins. Au-delà de l’aspect affectif, primordial, pensons à
tous ces couples aujourd’hui hantés par la disparition de l’un ou de l’autre,
de l’une ou de l’autre, pensons à l’avenir des enfants et réfléchissons un
instant à la sécurité matérielle que va leur apporter la possibilité d’un
mariage reconnu juridiquement avec tous les droits et les devoirs attenants. Ce
n’est pas le moindre avantage de cette loi. Elle représente un progrès sensible
et le 26 mai, les ringards, les passéistes, les identitaires, les Barjots
auront rendez-vous avec la haine mais surtout pas avec l’amour.
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