« La France a besoin d’un mai
1958 » vient de déclarer Jean-François Copé. Les Français d’un certain âge et
ceux qui connaissent leur histoire savent qu’en cette année 1958, un certain
général de Gaulle prit le pouvoir sous la pression des militaires en Algérie et
devint président du conseil avant de supprimer la 4e République et
de doter la France d’une nouvelle constitution sous laquelle nous continuons de
vivre.
Plusieurs éminentes
personnalités de gauche ont, à l’époque, refusé ce que François Mitterrand a
qualifié de coup d’état. Pierre Mendès France était évidemment de ceux-là. Le
général de Gaulle a habilement joué des peurs et des angoisses du peuple, de la
menace de guerre civile et a profité de l’image forte qu’il façonna pendant la
seconde guerre mondiale comme chef de la Résistance et de la France Libre. François
Mitterrand ne lui pardonna jamais ce 13 mai et sa prise de pouvoir en pleine
guerre d’Algérie et de 4e finissante.
De la part de Copé, la
formule fait sens. Il veut signifier qu’à la tête de l’Etat se trouvent, selon
lui, un président et un gouvernement « faibles » « incompétents » pas à la
hauteur des problèmes d’ailleurs causés, pour la plupart soit dit en passant,
par la gestion Sarkozy. Chez Copé, il ne s’agit pas d’une parole en l’air. Le
président de l’UMP (désigné comme on sait par un pu-putch interne) est un
bonapartiste dans l’âme. Un 18 Brumaire et un 13 mai 1958 ne lui font pas peur.
Voilà pourquoi, il y a quelques semaines sur ce blog, j’avais raison d’émettre
la crainte de ces comportements dignes de l’Amérique du sud des années
soixante, quand les coups d’état militaires se succédaient les uns aux autres.
A mon sens, cette parole de
Copé n’a pas été suffisamment commentée par les politiques et notamment par les
responsables du Parti socialiste. Copé est sans doute un Pinochet au petit pied
mais ses propos sont bien suffisants pour mettre en doute ses vrais sentiments
républicains. (Le site Médiapart évoque aujourd’hui les propos de Copé dans le
même sens que moi). Je le répète, on ne pourra pas dire que nous ne savions pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire