Le discours de Laurent Fabius à Val-de-Reuil ? Un grand moment politique. Un grand moment d'émotion, d'exaltation et de prise de conscience pour ceux et celles qui n'auraient pas encore suffisamment réfléchi au sens de leur vote, le 6 mai prochain. Sans aucune note, sans aucun support, Laurent Fabius excelle dans une improvisation d'une heure construite sur l'actualité brûlante, les enjeux de l'élection et illustre abondamment le drame que serait la réélection du candidat sortant.
Après la mise en bouche et les remerciements adressés aux Verts et au Front de gauche pour la présence de leurs dirigeants et leur soutien à François Hollande, Laurent Fabius passe en revue tous les grands dossiers de cette élection présidentielle. Il n'oublie rien : le financier, l'économique, le politique, l'intérieur, l'extérieur, dresse un bilan redoutable et terrible du quinquennat de Sarkozy précisant au passage : « on vous le demande avec amabilité, dégagez M. Sarkozy. » La dette, le chômage, le commerce extérieur, le déficit, la loi TEPA, le bouclier fiscal, la retraite, le code du travail, imaginons un seul instant que Sarkozy soit réélu et non rééligible puisque les institutions ne le permettent pas : il agirait en toute impunité, sans risque, décomplexé. C'en serait fini des conventions collectives, de la sécurité sociale, des services publics et des acquis sociaux, il en serait fini d'une France que nous aimons.
Le débat dans le débat : « François Hollande a utilisé la bonne expression. Un élève mal noté à l'écrit sollicite souvent un oral de rattrapage. Sarkozy en veut un, deux, trois, contrairement à toutes les règles habituelles. » Il sera certainement collé à l'examen mais Laurent Fabius ajoute cette remarque : « Sarkozy devrait se méfier de François Hollande. A trop le sous-estimer, il court des risques. »
Le vote Front national ? Une colère, un désarroi. La majorité de ceux qui ont voté Le Pen ne sont pas des fascistes ou des racistes. Ils expriment à leur manière, maladroite et contestable, un ras le bol. Sans compter que Sarkozy a tout fait, depuis des années, pour alimenter le discours xénophobe qui plaît tant à ceux qui ont peur, peur de tout, des autres, d'eux-mêmes.
Sur le résultat du 6 mai, Laurent Fabius se dit confiant. Mais sa confiance est mesurée, conditionnelle. L'élection de François Hollande est non seulement possible, elle est indispensable pour que notre pays ne soit plus saigné aux quatre veines. Il y faut une condition : la mobilisation massive des militants, des élus, des sympathisants. Le programme de François Hollande est connu depuis le Bourget. 60 propositions, 60 engagements qui n'ont pas varié, pas bougé d'un iota et qui seront mis en œuvre durant le quinquennat.
Dans une conclusion flamboyante, Laurent Fabius salue les 1200 personnes serrées dans la salle d'entraînement de la halle Jesse Owens. Il les invite à s'égayer pour faire campagne. Dès maintenant et jusqu'au 4 mai à minuit. Marc Antoine Jamet, François Loncle, Jean-Louis Destans, Michel Champredon, et tant d'autres élus de l'Eure et de la Seine-Maritime ont reçu le message cinq sur cinq.
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