Quel
que soit le choix de la firme nord-américaine d’interjeter appel ou non de la
décision de justice prise le 13 février 2012 en première instance à son
encontre, celle-ci fera date. C’est la première fois en effet que la multinationale Monsanto est
directement reconnue coupable et condamnée par la justice française dans le
cadre de l’utilisation par des agriculteurs de produits qu’elle commercialise.
Rappelons
brièvement les faits. Paul François, un agriculteur charentais de la commune de
Bernac, avait été gravement intoxiqué au contact d’un herbicide : le
Lasso, commercialisé par le géant de l’agrochimie, interdit depuis à la vente
en France. Au point d’être reconnu invalide et victime de maladie professionnelle.
L’agriculteur avait alors assigné la multinationale en justice, l’accusant de
n’avoir pas suffisamment signalé la dangerosité du produit et les précautions à
prendre pour son utilisation.
Le
tribunal de Lyon a donc reconnu la faute de Monsanto et l’a condamnée à
indemniser entièrement sa victime selon les recommandations des experts
médicaux pour l’ensemble du préjudice qu’il a ainsi subi.
Quoi
qu’il se produise ensuite, cette décision revêt un caractère d’exemplarité. Peu
nombreux étaient en effet ceux qui s’attendaient à voir le géant Monsanto
condamné, tant il semblait que le combat engagé par Paul François était inégal
et ressemblait à la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Elle est donc à
mettre à l’honneur de notre justice, tellement décriée par le président de la
République qui n’a cessé, pendant les cinq ans de son mandat, de l’humilier,
elle et à travers elle, toutes celles et ceux qui la servent. Décidément, les petits pois
sont encore verts…
Reynald Harlaut
Front de Gauche
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