17 février 2012

François Hollande n'est ni une « lopette » ni un «ectoplasme »


A Roue, 10 000 supporteurs sont venus encourager François Hollande. (photo JCH)

« On avait tous (...) considéré qu'Hollande était une lopette (1) en disant c'était rien du tout, que c'était un ectoplasme (2), il va s'effondrer, et bien pas du tout ... » Qui a tenu ces propos ? Christian Vanneste, le sinistre député UMP homophobe ? Pas du tout. L’auteur de cette phrase bien sentie, bien virile, est un urologue qui s’y connaît en canaux divers, certains utiles à l’écoulement des fluides humains, d’autres à l’expression d’une bile verbale déshonorante.
Bernard Debré, député UMP de Paris, porte un nom respectable. Quand on a eu un père prénommé Michel, ancien premier ministre du général de Gaulle, qu’on a un frère président du conseil constitutionnel, on châtie son langage surtout quand on est, en plus, élu de la nation. Mais la tentation de blesser est la plus forte, la volonté de nuire, encore plus forte. On sent bien que la situation échappe à la droite, qu’elle n’a plus le vent en poupe et que Sarkozy, enfin, s’apprête à connaître la défaite.
François Hollande — et c’est très bien — a refusé de commenter cette grossièreté. Le peut-être futur président de la République ne doit pas s’abaisser à ce niveau de mépris de l’autre. Lui qui, justement, a vanté à Rouen, le besoin de respect et de dignité fait face à une droite qui montre son vrai visage. Dire d’un adversaire politique choisi après le vote de trois millions de Français « qu’il est une lopette, un ectoplasme »indique clairement la voie choisie par le clan Sarkozy : l’insulte et l’attaque personnelle. Aussi étrange que cela paraisse, ça me rassure. La droite perd les pédales. Et le capitaine de pédalo a de beaux jours devant lui.
(1) Lopette vient du mot lope employé comme terme d'injure. Le mot lope a deux sens : homosexuel ou personne lâche, sans courage ni énergie.
(2) Ectoplasme : personne sans consistance.

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