Le député UMP du nord, Christian Vanneste est membre de ce qu'on appelle la droite populaire. Ses idées — mais peut-on appeler cela des idées — sont connues depuis des années. Parmi ses obsessions, il en est une qui le fait sortir du rang, c'est l'homophobie. Il ne comprend rien à l'homosexualité qu'il réduit à une forme de narcissisme et d'une peur de l'autre et n'entend évidemment rien aux progrès nécessaires dans l'évolution des mœurs et des libertés individuelles. Cet homme est inscrit dans des schémas de pensée qu'on aurait tort de minimiser car Vanneste n'est pas le seul à droite, à se revendiquer de ce conservatisme non éclairé.
Ainsi, en est-il de Christine Boutin, présidente du parti démocrate chrétien, qui vient de rallier Sarkozy. Un ralliement pourquoi ? « Parce que Sarkozy est contre le mariage homosexuel, contre l'adoption par les couples homosexuels, contre l'euthanasie, parce qu'il met en avant les racines judéo-chrétiennes de la France. » Voilà, en effet, de « bonnes » raisons de voter pour Sarkozy. Pour autant et même si toutes les opinions peuvent s'exprimer, doit-on les rendre majoritaires dans le pays ? Christine Boutin a été vent debout contre le PACS. Qui oserait, aujourd'hui, le remettre en cause ? Il en sera de même demain, si par bonheur, François Hollande est élu président de la République. Ce qui semble hérétique à Mme Boutin deviendra terriblement banal dans une décennie puisque le candidat PS est d'accord pour faire bouger la société.
M. Vanneste, Mme Boutin et quelques autres de la droite populaire sont ce qu'on appelle des réacs, ils sont contre tout progrès, toute évolution, ils sont figés. Sarkozy a, dans son gouvernement, un (ou plusieurs ?) ministre(s) homosexuel(s) ? Est-ce un problème ? Certainement pas. On ne choisit pas les membres d'un gouvernement en fonction de leurs préférences sexuelles ou religieuses mais en fonction de leurs compétences et de leurs engagements. On ne choisit pas un élu national ou local sur des critères singuliers mais sur un programme, des idées, une équipe.
Il y a plus grave. M. Vanneste conteste un fait historique reconnu : des homosexuels français ont été déportés, pendant la guerre 1939-1945, sur la base de cet unique « crime » (l'homosexualité) mais il assure que ce n'est pas vrai. C'est qu'on appelle du négationnisme. Delphine Batho, députée PS, demande deux choses : que l'UMP exclut Vanneste de son groupe parlementaire et de l'UMP, et que la justice s'intéresse au délit commis par ce député sulfureux.
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