Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (le CSA) n'est pas réputé pour son antisarkozysme. Les statistiques qu'il vient de confier au site Médiapart n'en sont que plus objectives et redoutables pour le président-candidat. Dorénavant je l'appellerai constamment ainsi afin qu'il n'y ait aucune ambiguïté sur sa situation vis-à-vis du pays et des Français. Depuis le mois de septembre dernier, le CSA comptabilise le temps de parole du président-candidat. Au cours de ses nombreux déplacements, Nicolas Sarkozy pérore et discourt et se drape dans sa fonction présidentielle pour éviter d'entamer ses comptes de campagne. Mais les techniciens du CSA veillent et viennent de rendre publics des comptes effectués sur une base simple : le temps de parole consacré aux fonctions régaliennes, le temps réservé aux agressions contre d'autres candidats ou à l'esquisse d'un projet présidentiel.
Le bilan est sans appel : Nicolas Sarkozy a utilisé 52 % de son temps de parole en tant que candidat et 48 % en tant que président. Mais il y a un hic. Le hic c'est que 100 % des dépenses occasionnées par les déplacements de M. Sarkozy (voyages, garde rapprochée, transport des militants UMP, forces de l'ordre, buffet etc.) sont payées par l'Elysée (300 000 euros à chaque déplacement) et donc par tous les Français. Les socialistes ont donc bien raison quand ils demandent à la Commission des comptes de campagnes de sélectionner — comme le fait le CSA — les temps de parole du candidat-président et de faire supporter à ses bienfaiteurs les frais ainsi engagés à proportion de son temps électoraliste. La commission des comptes de campagne déclare attendre une candidature officielle qui, si on comprend bien, peut arriver à la mi-mars pour une élection le 22 avril ! C'est ce qu'on appelle un privilège. Et comme pour tous les privilèges, il serait bien d'y mettre un terme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire