7 novembre 2011

A Nérac, la population rejette la vidéosurveillance à 59 %

Dans le quartier des Acacias à Louviers (photo JCH)
Le cliché le plus couramment admis est que la vidéosurveillance est demandée par les populations. Le maire de Louviers, par exemple, n'a jamais accepté l'idée d'une consultation locale sur ce sujet considérant que les habitants des quartiers « Maison rouge » et des « Acacias » étaient naturellement enclins à tolérer voire à exiger ces systèmes de surveillance de la population soi-disant destinés à lutter contre la délinquance.
Bien que plusieurs études sérieuses et conduites de manière scientifique aient abouti à des conclusions défavorables à la vidéosurveillance, de nombreux maires de droite et de gauche ont engagé les finances communales dans des systèmes dont un certain M. Hortefeux est le spécialiste. Il faut dire que l'Etat et les préfets répandent allègrement cette contre-vérité de la nécessité d'équiper quartiers et centre-villes de caméras constamment en service.

C'est pourquoi je juge extrêmement positif et intéressant le référendum d'initiative local organisé ce week-end par le maire (PS) de Nérac dans le Lot-et-Garonne. Après plusieurs réunions publiques d'information et d'explication, la conseil municipal a délibéré pour convoquer les électeurs(trices) et leur demander de s'exprimer en faveur (ou contre) la vidéoprotection dans leur commune. Fait remarquable, le maire de Nérac a autorisé les étrangers ressortissants de l'Union européenne à participer au scrutin, un scrutin respectant le suffrage universel dans toute sa rigueur.
Dans le dossier téléchargeable, on constate que les élus de Nérac ont listé tous les objectifs assignés à la vidéosurveillance : protection des bâtiments et des installations publiques, régulation du trafic routier, identification des auteurs d'infractions, prévention des atteintes à la sécurité des biens et des personnes. « La vidéosurveillance constitue, écrit le maire, un atout en matière de dissuasion. »
Dans le dossier, les électeurs découvraient les localisations des caméras, le prix à payer : 230 000 euros dont 30 à 50 % de subventions de l'état, un coût de fonctionnement de 10 000 euros par an, autrement dit, ils étaient en possession d'un dossier complet, exhaustif.
Comme on pouvait s'y attendre, les élus étaient partagés sur le principe et sur la nécessité d'engager les dépenses liées au système. C'est pour trancher la question que le maire a décidé de solliciter l'avis de ses concitoyens. Dans la mesure où ils ont été correctement informés, le vote d'hier prend toute sa signification puisque les citoyens de Nérac ont rejeté à 59 % la vidéosurveillance !
Conclusion : Qu'on ne vienne plus nous bassiner les oreilles avec des arguments éculés du genre : la population réclame la vidéosurveillance. Quand on lui demande son avis et qu'on répond à ses interrogations, elle sait faire la part des choses. Alors, à quand un référendum d'initiative locale à Louviers et…partout ailleurs !

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