« Faute
d’avoir le courage de revenir vraiment sur les cadeaux accordés aux plus
privilégiés par la droite depuis 10 ans, le gouvernement persiste et signe dans
des choix de politique économique aussi injustes que dangereux pour notre pays.
—
Le pays a besoin de croissance, tout est fait pour construire la prochaine
récession par une rigueur brutale.
—
Le pays a besoin d’emplois, les crédits de la politique de l’emploi sont soumis
à une purge invraisemblable et on continue à subventionner le chômage avec la
défiscalisation des heures supplémentaires.
—
Le pays a besoin de doper sa compétitivité, et rien n’est fait pour soutenir
l’investissement et la recherche.
—
Le pays a besoin de justice sociale, le gouvernement s’attaque aux plus
fragiles en durcissant encore la réforme des retraites, en augmentant la TVA de
la manière la plus injuste en touchant au taux réduit, en rognant les
prestations sociales et l’assurance maladie. Dans
ce contexte, l’annonce d’un simple gel de la rémunération des ministres, et du
président de la république qui s’est augmenté de 172% en début de mandat, est
particulièrement inique.
Le
courage aurait été d’annuler la baisse de l’ISF et de rétablir les droits de
successions sur les grandes fortunes au moins au niveau de 2007. Le courage
aurait été de s’attaquer vraiment aux 70 milliards de niches fiscales qui
bénéficient au plus privilégiés et pas à nouveau de manière homéopathique. Le
courage aurait été de mettre à contribution immédiatement le système financier
largement responsable de la crise par la taxation des transactions financières,
alors que la contribution des grands groupes est limitée à une majoration
temporaire de 5% de l’impôt sur la fortune, tandis qu’au contraire les banques pourront déduire
de leurs impôts 2 milliards d'euros liés aux emprunts grecs.
Plan
de rigueur après plan de rigueur, le gouvernement se distingue par des choix
imprévoyants et inconséquents qui enfoncent le pays et le continent dans la
crise. Et qui ne règleront rien sur le plan financier car sans croissance, la
réduction des déficits et de la dette ne sera pas au rendez-vous et dans
quelques semaines ou quelques mois, on nous présentera un nouveau plan de
rigueur. Décidément, aucun enseignement n’a été tiré ce qui s’est passé en
Grèce.
Il
est grand temps qu’une autre majorité arrive aux responsabilités pour engager
une autre politique, plus juste et qui remettra la France sur de bons
rails : une politique qui s’attaquera aux déficits financiers en dégageant
les ressources financières nécessaires, mais aussi au déficit de croissance,
d’emploi et de compétitivité en misant sur la recherche, l’éducation, sur
l’investissement, sur une nouvelle industrie et le juste échange commercial en
France comme en Europe. Le Parti Socialiste y est prêt derrière son candidat à
l’élection Présidentielle François Hollande. »
Martine Aubry
Première secrétaire du Parti socialiste
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