8 novembre 2011

Les gros pratiquent-ils l'humiliation ?


Suite à mon article sur Cécile Duflot qui fait monter les enchères, j'ai reçu ce commentaire anonyme. Il est rare que je publie des textes non signés. La publication de celui-ci me parait vraiment justifiée : 

« 3,3 milliards, c'est le devis de l'EPR de Flamanville. Puis 4 milliards. Puis 5 milliards, et nous en sommes à une estimation de 6 milliards. Pour l'instant. L'EPR finlandais, que nous avons vendu 3 milliards, coûte 3,6 milliards de surcoûts.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/10/13/97002-20111013FILWWW00457-epr-finlandais-un-cout-de-66-mds.php
"Mais le chiffre qui m'a été donné c'est bien 3,6 milliards en plus, j'ai même dit que c'était plus du double", a dit Marc Goua, député socialiste Il était alors chargé d'un rapport sur le projet de loi de finances concernant l'écologie, l'énergie et les développements durable,  donc sur les comptes du groupe français.
Nous ne savons pas où nous allons en termes de coûts, les socialistes le savent, il suffit de lire la citation au-dessus, mais c'est pas grave : allons-y le yeux fermés.Pourtant, ce soir, François Hollande choisit de se ruer dans l'EPR. Choix politique plutôt qu'économique. Nous achèteront à vil prix une technologie immature et dépassée. Mais les amis socialistes ont besoin de montrer leurs gros bras.
Ouah, les socialistes ont des gros bras.
L'exemple allemand ne suffit donc pas à convaincre. Ils ont travaillé sur l'efficacité énergétique, réduit de 28% leur consommation par rapport à il y a 10 ans, il sortent. Nous on peut pas : on en rajoute une louche, on planifie le nucléaire pour les décennies à venir. 60 ans, à partir du moment où l'EPR sera en route. On ne connaît pas le prix de l'uranium dans les 10 ans à venir mais peu importe. Dans 60 ans on en achètera encore. Et on produira des déchets. Et on laisse passer le train industriel du renouvelable. On l'achètera aux allemands, on est potes après tout. Ils nous ferons une ristourne. Ou un délai de paiement ? Par contre, la politique en matière d'économie d'énergie, réussie, et pas terminée, en Allemagne, ne provoque pas de débat, ni au PS ni à l'UMP.
Politiquement, les gros bras pratiquent l'humiliation. Soit. Pour Notre-Dame des Landes, avec 100 à 600 millions de déficit prévus, nous devons l'acter. Mon oeil. L'économie se fait toujours dans la doxa des vieilles recettes d'une finance capable de se réguler d'elle-même, qu'on doit suivre pour ne pas tomber parmi les premiers, sachant qu'on tombera, mais tant que ç dure, ça dure, après moi le déluge...On fera peser le poids économique, et retomber la faute, sur les plus pauvres. Tant pis.
Et François Hollande nous fait son show au primaires avec des promesses basées sur une croissance de 2,5%. Et puis découvre qu'elle sera nulle ou négative. C'est l'aveu du mensonge ou de l'imprévision. Comment à la fin de l'été 2011 croire qu'on peut avoir une croissance de 2,5% ? C'est compétent ? C'est visionnaire ? Ou prend-on les gens pour des imbéciles, et les socialistes font leur la devise de Pasqua : “Les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent.” ?
Il y a un loup, disait madame Aubry. Pas un loup : une meute. Les socialistes vont gagner. Ok. Ils n'ont pas besoin des autres pour gagner. Ok. 64%, Jean-Charles, c'est bien ça ?
Et puis tout rafler après pour assurer la gouvernance. Pas besoin de respecter les partenaires, vous avez tout. Pas besoin de vous en faire pour les électeurs, ils sont captifs. Que le PS regarde les indignés, les écologistes, les économistes atterrés de travers, avec une pointe de pitié. Et les pauvres avec un regard compassé, c'est la crise et la rigueur (la rigueur juste !), et vous avez les raisons du succès durable du socialisme. »

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