La mise à l'étude d'une nouvelle journée de solidarité « offerte » à l'état par l'ensemble des salariés de notre pays est une nouvelle preuve de l'affadissement des principes qui doivent guider l'action politique. On dit souvent que la droite est adepte de la charité et la gauche de la justice sociale. La mesure à l'étude, si elle était actée demain par le gouvernement, en serait une démonstration évidente. Pourquoi ?
Pour la gauche, l'impôt payé par les citoyens n'est ni infamant, ni prohibitif mais à une condition, que chacun paie en fonction de ses moyens et de ses revenus. François Hollande a raison de placer la réforme fiscale dans ses priorités. Il est en effet, scandaleux de pressurer les classes moyennes et modestes et de favoriser les hauts revenus ainsi que les grandes sociétés. Depuis quelques années, toutes les études démontrent que la fiscalité sur les salaires a progressé sensiblement alors que celle sur les revenus du capital a régressé. Cette politique, essentiellement due à la droite, répond à une logique de classe au service des privilégiés.
Pour la droite, l'histoire démontre qu'elle considère qu'il existe deux catégories de citoyens. Ceux qui détiennent propriétés, fortune et moyens de production et les autres, les salariés et les producteurs. Ces derniers sont au service des premiers. Sarkozy est dans cette logique économique et financière. Le paquet fiscal et le bouclier fiscal répondent à cette logique dissimulée derrière l'argument archi-connu : éviter la fuite des fortunes et des usines. Depuis qu'il est président de la République, Sarkozy a distribué cadeaux et prébendes à ses amis, ses copains, ses affidés. Il a creusé les déficits et accru la dette de 600 milliards d'euros.
Et aujourd'hui ? Il va surimposer tous les consommateurs (même les plus défavorisés) avec une hausse de la TVA, augmenter certains impôts contrairement à toutes ses promesses et réduire encore le rendement des services publics ainsi que le nombre de fonctionnaires (instituteurs, professeurs, policiers, gendarmes etc.). Le serrage de ceinture ne touchera pas les grandes fortunes.
Proposer aux salariés de travailler gratis pour l'Etat une journée de plus, c'est un raisonnement à la Wauquiez. Ce ministre ne voulait-il pas exiger des bénéficiaires du RSA de travailler quelques heures par jour pour la gloire ? La droite aime bien faire l'aumône. Longtemps, elle a eu ses pauvres. Mais les temps changent. Les Français accepteront-ils cette nouvelle forme de servage, cette corvée, journée de travail gratuite due au seigneur ou au roi et maintenant au gouvernement de droite ? J'en doute. Si Sarkozy voulait mettre les Français dans la rue, il ne s'y prendrait pas autrement.
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