14 novembre 2011

Cécile Duflot a raison : il faut arrêter l'EPR

J'ai écouté et regardé Cécile Duflot, hier, sur la Cinq. Elle était l'invitée de Géraldine Mulhmann dans l'émission C politique. Je dois avouer que nombre de ses arguments sont convaincants. Il faut reconnaître aux Verts un mérite : ils ont placé l'écologie politique au cœur de nos préoccupations et se soucient d'une manière forte, cohérente, de changer la société actuelle dont on voit bien qu'elle est à bout de souffle. Cécile Duflot est parfaitement consciente des innombrables difficultés placées sur la route du changement. Elle sait combien pèse le vote écolo en France en 2011. Elle sait qu'il lui faudra trouver un accord avec les socialistes et plus largement avec la gauche de gouvernement pour avoir quelques chances de mettre en œuvre une politique de transition même au prix de compromis.



Sur l'esplanade de La défense à Paris, les indignés se révoltent. (photo GH)
Je lui sais gré, pourtant, de ne rien lâcher sur le nucléaire. Cécile Duflot a raison : il faut stopper le chantier de la centrale EPR de Flamanville même si cette proposition déplaît à Michel Rocard voire à François Hollande et même si cela coûte cher. Même au prix d'incroyables mensonges comme celui de Proglio (ex-Véolia) qui nous promet un million de suppressions d'emplois en cas d'arrêt du nucléaire. On se croirait dans un meeting de l'UMP.  Chacun voit bien qu'il raconte n'importe quoi.
Nous étions tous effarés après les catastrophes du Japon, séisme avec milliers de morts et fission des cœurs de centrales. Un nouveau Tchernobyl. Aurions nous déjà oublié notre effroi et notre responsabilité ? Nous ne devons pas oublier que le nucléaire recèle des dangers malheureusement prévisibles. Nous avons l'impérieux devoir de sortir du nucléaire. Non par obscurantisme, non parce que nous ne croyons pas à la science. Mais parce que les scientifiques, les économistes, les politiques, refusent de voir la vérité en face : nous sommes incapables d'assurer à 100 % la sécurité des centrales nucléaires. Telle est la triste vérité. Il nous faut donc inventer autre chose. Les énergies renouvelables font partie de la panoplie des solutions.
Jean-Luc Mélenchon, que j'ai connu mieux inspiré, a tort de résumer les discussions actuelles entre les Verts et le PS à une histoire de carabistouille et d'échanges de circonscriptions. Sans nier l'importance de la représentation électorale des uns et des autres synonyme d'influence idéologique, Mélenchon refuse de croire à la sincérité des convictions de ceux qui ne sont pas lui. Mélenchon, pourtant, n'est pas tout seul. Il voit même en Hollande un capitaine de pédalo ! Jean-Luc les mains pures devrait s'interroger comme Staline le faisait pour le Vatican : combien de divisions ? Le suffrage universel, la clé de la démocratie, exige que les vainqueurs disposent d'une majorité pour gouverner. Cette majorité, il faut la construire puisque nulle force de gauche ne dépasse 50 %. Je reviendrai constamment là-dessus : jusqu'où aller trop loin pour les Verts comme pour le PS et pourquoi pas jusqu'à la rupture puisque le premier tour de la présidentielle est fait pour se compter ? N'ayons pas peur des désaccords. Parions sur l'intelligence collective. Dans l'attente, écoutons plus et mieux Cécile Duflot et ceux qui la supportent (dans le bon sens du terme).

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