15 juillet 2011

La liberté de la presse ne s'use que si l'on ne s'en sert pas

« News of the world » a tourné la page et inscrit le mot fin. Ce journal à scandales de Robert Murdoch, le magnat australo-américain d'une certaine presse, mis en cause dans une affaire d'écoutes téléphoniques généralisées et illégales, s'est illustré dans les attaques contre les travaillistes dont Gordon Brown (ancien premier ministre) et dans la publication de nouvelles dites sensationnelles obtenues par des voies méprisables. Nous sommes en Grande-Bretagne dans un pays où la liberté de la presse n'a quasiment aucune limite. Dans le pays des tabloïds avec femme nue en page 3 et le reste à l'avenant. Cette fois, Murdoch est sur le gril. Avec sa directrice,qui vient de démissionner de son poste, il va devoir expliquer des méthodes absolument scandaleuses utilisées au nom de la liberté de tout savoir sur n'importe qui pour dire n'importe quoi. M. Cameron, premier ministre conservateur, risque lui aussi d'être mis en cause dans cet énorme scandale.

Ne jetons surtout pas la pierre aux Anglais. Dans la France de 2011 aussi, il se passe des choses étonnantes et également méprisables. Rappelons nous qu'il n'y a pas si longtemps un procureur a trouvé le moyen de mettre en cause un juge et des journalistes après avoir consulté illégalement leurs relevés téléphoniques. Rappelons nous qu'il y a peu, le journal Le Monde a mis au jour la cellule du ministère de l'Intérieur chargée de fliquer les journalistes d'investigation. Et les cambriolages chez Mediapart dans le cadre de l'affaire Bettencourt ! Et les écoutes qui, n'en doutons pas, sévissent à l'encontre des opposants de tous poils ! Le gouvernement Sarkozy, empêtré dans diverses affaires (Tapie-Lagarde, Karachi-Balladur) veut tout savoir sur tout avant tout le monde. François Loncle, en mettant en cause sur ce blog, certaines officines intéressées par l'affaire DSK, a mis le doigt sur des comportements étranges. Il y a bien eu quelques explications du pouvoir ou d'hommes de l'ombre proches de lui mais pas de clarté absolue.

La liberté de la presse ne s'use que si l'on ne s'en sert pas. C'est sûr. Mais à condition de ne pas en abuser. La loi française a, jusqu'à aujourd'hui, trouvé un juste équilibre entre le droit de savoir et de publier et la défense nécessaire de la vie privée. Les dérives constatées depuis quelques années sont dues à un usage immodéré des réseaux sociaux et au ton excessif de certains. Nathalie Bellevin, qui fut ma suppléante lors des cantonales 2008 a eu droit à un traitement de « faveur » tout à fait odieux. Et ce sont les mêmes qui viennent nous donner des leçons !

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