Eric Besson a créé l'événement en quittant le plateau de l'émission Capital sur M6 et en déclarant : « je me casse, fais chier. » Le ministre de l'Industrie était invité pour évoquer la filière nucléaire française, les différentes sources d'énergie et quand Guy Lagache, le journaliste de service a indiqué que la sécurité nucléaire française pouvait poser certains problèmes, l'ancien socialiste devenu UMP s'est fâché et s'est «tiré» sous les yeux étonnés de l'homme de presse et de Nicolas de Tavernost, le patron d'M6.
Quelle mouche a piqué Eric Besson qui n'est pas le plus mauvais orateur de la droite et pas le moins intelligent des ministres ? Depuis son passage (raté) à l'identité nationale, le maire de Donzères pensait se refaire une santé— à défaut d'une virginité — à l'industrie considérée comme plus technique et donc moins sujette à polémique. Patatras…Fukushima est passé par là et a ouvert les yeux de bien des Français qui croyaient, de bonne fois, que la sécurité nucléaire hexagonale était acquise à 100 % ! Or, les Japonais ont démontré qu'ils n'en étaient rien, pire même, que la situation n'était absolument pas contrôlée et qu'on s'achemine vers une catastrophe bien plus importante que celle de Tchernobyl. Depuis les Français sont favorables à une sortie progressive du nucléaire.
Mais Eric Besson n'est pas seulement tourmenté par l'explosion du cœur des centrales japonaises. Il doit aussi affronter les quolibets et attaques verbales de ses anciens amis députés qui, chaque mardi et chaque mercredi, ne lui laissent pas un poil de sec à l'assemblée où les noms d'oiseaux sont plus nombreux à son égard que les qualificatifs positifs. Il est possible — c'est une simple hypothèse — que l'armure dont sont vêtus la plupart des hommes et femmes politiques ait été fendue et qu'Eric Besson ait souhaité consciemment ou non faire part de son ras-le-bol face à un système médiatique aussi envahissant que révélateur.
Je ne vais pas le plaindre. Eric Besson savait ce qu'il faisait le jour où il a trahi le PS et rejoint Sarkozy. On peut comprendre que sa situation soit difficile à vivre et qu'il lui soit impossible de surmonter certaines contradictions. C'est le prix à payer, toutefois, pour avoir choisi les honneurs et le pouvoir à la solitude des convictions.
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