« La France est en faillite. La France vit au-dessus de ses moyens : la dette explose. Face à la mondialisation, il n’y a pas d’alternative possible aux politiques menées par les pays occidentaux. Nous ne pouvons rien entreprendre qui s’oppose à l’Union européenne et contredise le Traité de Lisbonne dont nous sommes signataires. La crise est une fatalité, une sorte de maladie comme les humains en ont tous ; c’est un passage obligé. Etc. »
(Quentin Metsys) |
Voilà résumés quelques uns des refrains de la petite musique qu’on nous diffuse partout en boucle à longueur d’année. Au point que pour beaucoup de nos concitoyens, il s’agit là de vérités indépassables. C’est ainsi. On ne peut rien faire contre car on ne peut aller contre le cours de l’histoire – dont, au passage, quelques uns nous avaient même annoncé la fin – ; et il faut faire avec. C’est la crise, donc il est normal que l’on demande à chacun de consentir à des sacrifices pour contribuer à l’effort collectif.
Eh bien non ! Cette crise, la énième dans l’histoire du capitalisme, pas plus que la mondialisation ne sont des fatalités. Elles sont la conséquence du choix d’un modèle économique voulu et imposé par des gouvernements élus, par des politiques délibérément choisies et par un système juridique et normatif qui en est l’outil. Ce modèle, c’est le système capitaliste financiarisé. Cette crise, c’est celle de ce système. Et dire qu’il n’existerait qu’une seule politique possible, celle que nous impose ce modèle, est évidemment complètement absurde.
Car tenir ce raisonnement, c’est reconnaître comme postulat qu’en tout et pour tout l’économique prime sur le politique. C’est donc avouer que le personnel politique est impuissant et condamné à accompagner le mouvement. Et c’est au bout du bout condamner à mort la démocratie faute de choix démocratique.
À cela nous ne pouvons nous résigner. Mais s’opposer à ce système, c’est s’opposer au mur de l’argent. Et sauf à en rester au stade des incantations et des vœux pieux, il faut s’en donner les moyens. C’est pourquoi depuis sa création le Parti de Gauche a réfléchi à cette question. En juin 2010, le Forum intitulé « Gouverner face aux banques » y était consacré. L’économiste Jacques Généreux en a été le maître d’œuvre. Après avoir posé le diagnostic de la situation, il a fallu formuler les principes de ce que serait une autre politique économique, au service de l’intérêt général et respectueuse de notre planète, puis définir à moyen terme quelle serait une réforme de la finance publique et privée qui permettrait de la faire vivre, tant au plan national qu’au plan européen. Enfin, et pour que la stratégie soit complète, il fallait aussi définir les moyens et les outils dont il faudrait se doter à très court terme car il semble peu probable que de simples négociations suffisent à convaincre l’oligarchie qui nous domine et qui place les intérêts privés au-dessus de tout, du bien fondé de la primauté de l’intérêt général.
C’est ce tout cela que nous allons tenter de vous rendre compte dans cette nouvelle série d’articles.
Reynald Harlaut
Parti de Gauche, membre du Front de Gauche
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