Cette histoire de policiers infiltrés dans les manifestations — et casseurs à l'occasion — est extrêmement inquiétante. Des vidéos circulent sur la toile. Elles démontrent clairement que des policiers en civil, porteurs d'auto-collants de syndicats, habillés de noir, sont là pour bien d'autres raisons que celles de comprendre ce qui se passe. Le bouquet final nous montre une cohorte de « provocateurs » (je ne trouve pas d'autre nom) protégés par des policiers bottés, casqués, armés, fuyant le lieu où ils ont été repérés et identifiés par des manifestants.
Une question se pose : s'agit-il d'une initiative locale ou d'un ordre venu d'en haut avec, évidemment, l'obligation du secret ? Les provocations policières existent depuis la nuit des temps. Les régimes totalitaires, notamment, les ont utilisées pour discréditer leurs opposants et les faire taire souvent définitivement. Certaines démocraties ont fait de même. Je pense à l'Amérique des années cinquante quand le Maccarthysme sévissait et ruinait les réputations d'hommes et de femmes jugés dangereux pour le libéralisme et son corollaire, le capitalisme.
Il faut absolument que toute la lumière soit faite sur les agissements de ces policiers marrons. Qu'un journal sérieux comme « Le Monde » s'inquiète des dérives (1) actuelles illustre parfaitement la trouille qui ronge ce pouvoir finissant. les prochaines manifestations de rue (programmées le 28 octobre et le 6 novembre) devraient susciter une prudence de sioux de la part des organisateurs et une vigilance « spéciale » du côté des citoyens protestataires. Sans sombrer dans la paranoïa souvenons-nous des années 68 et des années Pasqua…celles du Service d'action civique de triste mémoire !
(1) Gérard Davet, journaliste d'investigation au Monde, a été victime d'un cambriolage. Son ordinateur portable a disparu. le disque dur contenait des documents forcément secrets. Il est soupçonné d'avoir été rencardé par un magistrat dans l'affaire Woerth-Bettencourt. Encore une affaire de plombier ?
J'apprends ce soir, qu'Hervé Gategno, journaliste au Point, qui enquêtait dans l'affaire Bettencourt a également été victime de son ordinateur portable. Je ne crois pas du tout à une coïncidence. Parions que la police judiciaire…ne trouvera pas les auteurs.
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