Est-il exact que ni les politiques, ni la presse, ni les électeurs ne s'intéressent aux élections européennes ? Si oui, alors à quoi bon aller voter le 7 juin ? Reynald Harlaut, sur ce blog, a dit tout le mal qu'il pensait de l'abstention qui pourrait atteindre des sommets. La démocratie, en effet, requiert, pour être efficace et efficiente, la participation des citoyens. Il est de la responsabilité des partis politiques de favoriser cette participation. En les informant (Internet, journaux, tracts, réunions publiques) en leur expliquant les enjeux de ces Européennes, en essayant de leur faire comprendre les différents rôles remplis par la Commission, le conseil des chefs d'Etats, le conseil des ministres, le parlement européen.
Alors que cette mécanique est compliquée, lointaine, et que les citoyens n'ont pas encore intégré la géographie européenne, ils savent aussi que des industriels délocalisent en Hongrie, en Roumanie, en Tchéquie etc. que les licenciements programmés dans nombre d'entreprises françaises ne sont pas tous liés à la crise économique. Comment protéger les salariés français ? Voilà la première question qu'il faut se poser dans cette campagne sans sombrer dans le protectionnisme. Comment lutter contre le dumping social et fiscal alors que la Pologne et les autres pays de l'Est n'ont pas le même niveau de vie que les occidentaux ? Comment poursuivre la lutte contre le réchauffement climatique et les dommages écologiques sans remettre en cause une certaine croissance condition de la création d'emplois ? Et surtout, comment empêcher la remise en cause des services publics si nécessaires pour assurer une égalité des chances dans l'éducation, la santé, la justice…
Le parlement européen n'aura pas la même influence si une majorité libérale est reconduite ou si la gauche socialiste et sociale-démocrate devient la force la plus importante. On nous assure avant le vote que M. Barroso sera reconduit à la tête de la Commission alors que chacun a pu juger son incompétence lors de l'éclatement de la crise financière à l'automne 2008 ? C'est aussi pour peser sur ces choix qu'il faut voter le 7 juin prochain.
Il est évident que le mode de scrutin en France est une catastrophe. Définir huit grandes régions totalement « construites » artificiellement sans lien avec les territoires, contraindre les partis politiques à choisir leurs candidats en fonction de critères obscurs, désigner des têtes de listes totalement inconnues au bataillon sauf dans un périmètre restreint, voilà qui ne peut pas susciter un grand élan. Alors, entre pratiquer l'antisarkozysme systématique et avancer des propositions, le parti socialiste hésite. Les électeurs aussi bien sûr. Martine Aubry doit donc montrer le chemin. C'est ce qu'elle fera à Rouen le lundi 25 Mai en tenant un grand meeting interrégional à Rouen à 19 heures au parc Expo. Laurent Fabius, Gilles Pargneaux et Estelle Grelier seront également présents.
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