De gauche à droite : Jean-Louis Destans (président du conseil général de l'Eure) Gilles Pargneaux, Alain Le Vern (président de la Région Haute-Normandie) Laurent Fabius, Clotilde Valter, Michel Champredon (maire d'Evreux) Estelle Grelier, Bruno Detourné (président national du MJS et candidat) et Yves Léonard (Premier secrétaire de la fédération de l'Eure du PS).
La première bonne surprise de la réunion organisée à Evreux, ce lundi, par la fédération de l'Eure du PS ce fut la présence de Michel Champredon, maire de la ville, heureux de retrouver des visages familiers et ravi de cotoyer ses ex-nouveaux (bientôt ?) camarades. La seconde bonne surprise ce fut l'intervention de Gilles Pargneaux, tête de la liste PS aux Européennes dans la région du grand Nord-Ouest (1). Je comprends, maintenant, pourquoi Martine Aubry en a fait l'un de ses proches. L'homme est concret, dynamique, convaincu et convaincant. Il sera un bon député européen. La troisième bonne surprise, ce fut la prestation d'Estelle Grelier, « la locale » de l'étape puisqu'Estelle est vice-présidente du conseil régional de Haute-Normandie et fécampoise. Estelle prend de l'assurance, rôde son argumentation, solidifie son discours. Retenons les passages sur l'Europe sociale et l'harmonisation fiscale, le débat sur l'enseignement supérieur, après que Gilles Pargneaux avait mis en avant les cinq points essentiels du programme (le Manifesto) des 27 partis socialistes et socio-démocrates : Europe juste, Europe créatrice d'emplois, Europe solidaire, Europe modèle de développement durable, Europe forte plus proche des citoyens « qui protège des délocalisations et des dérives du capitalisme financier. »
Laurent Fabius, lui, n'est plus une surprise. Il maîtrise son sujet avec le talent du sculpteur peaufinant son œuvre. Il résume l'élection à quelques points essentiels : donner une bonne tape à Sarkozy en plaçant le PS largement en tête : « sinon, au soir de l'élection, il se glorifiera d'un résultat l'incitant à poursuivre sa politique. » Il s'étonne que la presse ne relève pas ce paradoxe extraordinaire : « Après avoir fait toute la campagne électorale présidentielle contre le modèle social français, la droite nous assure aujourd'hui que grâce à ce modèle social, les effets de la crise financière et sociale sont atténués dans notre pays. »
Pour Laurent Fabius, l'élection européenne, qui ne passionne pas les foules, peut être la première occasion d'envoyer un message fort de défiance au pouvoir sarkozien en place : « Ce message ? Nous voulons une autre politique économique et sociale. » Qui peut incarner cette autre politique en France et en Europe, ce sont les socialistes et les membres de la gauche sociale démocrate ! La majorité d'alternance sera là « même si les autres votes sont respectables mais ils iront dans les nuages…» Qu'on le veuille ou non, les deux grandes forces européennes sont la droite libérale et la gauche socialiste et sociale-démocrate…« et avec des socialistes français un peu plus à gauche que d'autres, ce qui n'étonnera personne. »
Sur les délocalisations et les licenciements boursiers, Laurent Fabius avance une proposition qu'il faudra vendre à toute la Gauche européenne : « plutôt que d'interdire les licenciements, proposition irréaliste, je suggère de frapper les entreprises là où ça fait mal : au portefeuille. Il faut convaincre la future majorité de gauche d'obliger les patrons à verser deux ans de salaire à tout licencié et à payer deux ans de taxes aux collectivités. Je pense qu'ils y regarderont à deux fois avant de supprimer les emplois. »
Prochaine étape locale, le 26 mai. Je reviendrai en détail prochainement sur cette journée qui verra Estelle Grelier et quelques autres aller sur le terrain à la rencontre des habitants de Pont-de-l'Arche, Louviers et Val-de-Reuil.
(1) La région du grand nord-ouest compte les régions suivantes : le Nord, le Pas-de-Calais, la Picardie, les Haute et Basse-Normandie.
Une réunion est prévue jeudi aux Andelys. Information sur http://www.ps-lesandelys.org/
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