Il y a quelques mois encore, quiconque osait prétendre que la mondialisation de l'économie et de la finance n'avait pas que des avantages se faisait traiter de ringard et d'utopiste. « Il faut vivre avec son temps, monsieur, cessez de regarder dans le rétroviseur, adaptez-vous, faites un effort que diable ! » Au nom de cette mondialisation et de cette nécessaire adaptation, que de crimes on commet en leur nom !
Il ne faut pas chercher bien loin. Nicolas Sarkozy a construit sa campagne électorale présidentielle sur le thème de la réforme : il faut réformer pour être dans le coup. Pour que la France soit dans le peloton de tête des états modernes. Les conséquences : du mal-être social, la disparition d'acquis sociaux qu'on croyait…acquis, la fin des 35 heures, le bouclier fiscal pour les riches, travailler plus pour gagner plus…alors que le chômage est toujours très élevé chez les jeunes, les femmes et que les emplois à temps partiels diminuent. Le bilan est catastrophique.
Mme Parisot, présidente du MEDEF, envisage le pire (à venir) Mme Lagarde (ministre de l'économie et des finances) parle d'un resserrement du crédit, les actions des banques de dépôt (Crédit agricole, Société générale, etc.) descendent en flêche. Et tout cela à cause d'un laisser faire financier américain et mondialisé qui a entraîné la course effréné au profit, créé des produits financiers pourris revendus à qui mieux mieux puisque la crise de l'immobilier aux Etats-Unis touche l'ensemble du secteur bancaire avec les faillites attenantes.
Il faut imaginer la scène : le gouvernement américain et la banque fédérale des Etats-Unis sont contraints de « nationaliser » banques et compagnies d'assurances pour leur éviter la chute finale ! Quel beau pays que ce pays du capitalisme à tout crin ! Quel beau pays que ce pays qui ruine les classes moyennes et plume les moins avertis. Le monde à l'envers !
Je ne verserai pas une larme sur les traders de Lehman brothers qui perdent leurs stocks options, leurs bonus et leurs primes (des millions d'euros chaque année) je ne verserai pas une larme sur les dirigeants de ces banques qui ont profité d'un système sans règles et sans limites. Laisser faire le capitalisme financier et bonjour les dégâts ? Elles sont où les richesses créées ? Ils sont où les investissements productifs dans la recherche et le développement ?
Interrogés, les deux candidats à la présidence des Etats-Unis promettent plus d'encadrement, plus de garde-fous, moins de transe dans les salles de marché. On verra. En attendant, la crise étant mondiale, la France n'est pas épargnée malgré les paroles rassurantes des ministres qui font croire ce qu'ils veulent aux gogos. Mais nous ne dormons pas et nous savons bien comment tout cela va se terminer : plus de taxes, plus d'impôts, plus de transferts de charges, plus de déficits. C'est quand l'alternance ?
1 commentaire:
En 2007, Pierre Larrouturou, membre du Parti socialiste a publié aux éditions du Rocher un livre dont le titre est : "Le Livre noir du libéralisme". Dans cet ouvrage, il décrivait exactement tout ce qui est en train de se produire : la crise immobilière aux Etats-Unis, le mécanisme des "subprime", l'effondrement selon lui prévisible des places financières. Il dénonçait vigoureusement le capitalisme financier sauvage qui ne repose sur rien, fabrique artificiellement de la richesse, ruine les entreprises et asservit les classes populaires et moyennes au bénéfice d'une infime minorité. Pessimiste, il ne doute pas qu'à moins d'un virage à 180°, tout ceci ne finisse par entraîner le monde entier dans un conflit majeur. Il blâme le laxisme de l'Europe, inféodée aux idées néolibérales, mais aussi l'absence de réaction des socialistes, empétrés dans leurs divisions et leurs querelles internes de pouvoir.
Un livre à lire absolument.
Reynald Harlaut
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